Un «mini-concert» pour des femmes en difficulté
La musique baroque et classique a résonné dans le refuge de jour pour les femmes en difficulté Chez Doris qui a accueilli mardi un «mini-concert» de l’Ensemble Caprice et l’Ensemble vocal Arts-Québec.
Deux chanteuses et deux musiciennes sont venues partager leur art devant quelques femmes, pour une représentation d’une dizaine de minutes.
«Ce sont des femmes qui n’ont pas beaucoup d’opportunités de sorties, aller à des concerts, alors on leur amène quelque chose de spécial», explique Marina Boulas, directrice générale de Chez Doris.
Avec la pandémie, le refuge de jour a accueilli au total 346 femmes itinérantes différentes, dont 25% n’étaient pas connues. Des chiffres jamais vu pour la directrice générale.
Ce mini-concert était organisé pour «remonter le moral de notre clientèle» qui évolue dans une atmosphère «assez sombre».
L’organisme Chez Doris offre des services et des programmes pour les femmes en matière de lutte contre l’itinérance, la pauvreté, la maladie mentale et la toxicomanie.
Depuis le 2 juillet, le refuge de jour pour femmes en difficulté est ouvert 7 jours sur 7 et a prolongé ses heures d’ouverture jusqu’à 20h.
Déjà 2000 «mini-concerts»
Avec la pandémie de coronavirus, l’Ensemble Caprice a vu ses contrats aux quatre coins du monde s’annuler.
La formation de musique classique a alors décidé de partir à la rencontre du public à Montréal et dans le reste de la province.
«Comme on peut livrer de la pizza, nous, on livre de la musique. L’idée de faire du porte-à-porte est née.» -Matthias Maute, directeur artistique de l’Ensemble Caprice et de l’Ensemble vocal Arts-Québec
Une quarantaine d’équipes de chanteurs et de musiciens «se promènent chaque mardi et chaque jeudi» pour offrir une parenthèse musicale.
Ils sonnent chez les résidents pour leur offrir un mini-concert extérieur, à quelques mètres de leurs portes ou fenêtres.
«Entre la fin juin et la fin juillet, on a donné 2000 mini concerts santé pour 15 000 personnes ici à Montréal», s’enthousiasme M. Maute.
L’idée découle de la volonté de partager la musique baroque et classique avec le public.
«Tout le monde essaie de faire du numérique avec des vidéos. La musique sur un écran c’est une chose, mais la vraie musique se passe entre les gens», explique-t-il.
Des «mini-concerts» se dérouleront encore jusqu’à la fin du mois d’août. Le directeur artistique espère que ces concerts vont perdurer à l’automne. Mais pour cela, il faudra le renouvellement de soutien financier des fondations qui soutiennent le projet depuis le début.