Culture

La deuxième vie de Quidam

Jessica Émond-Ferrat - Métro

Les journalistes étaient bouche bée dans les locaux du Cirque du Soleil devant le spectacle qui s’offrait à eux: un couple se tenant en équilibre l’un sur l’autre; une femme se mouvant le long d’un grand ruban rouge; et une quinzaine d’artistes se propulsant dans les airs avec une agilité déconcertante pour former des pyramides humaines.

La preuve semblait faite : même après 14 ans de tournée autour du monde, le spectacle Quidam, mis en scène par Franco Dragone, continue d’impressionner. «Quidam contient quelques-uns de nos numéros les plus forts», croit le directeur artistique Richard Dagenais. La troupe n’a donc nullement l’intention de jeter le rideau maintenant sur cette production, au contraire : elle rentre au bercail avec une version adaptée pour les arénas, avant de repartir sillonner le globe. «On a commencé à faire ce transfert du chapiteau à l’aréna avec Saltimbanco, puis Alegria, Dralion… Quidam est le prochain, explique le directeur artistique.

À un moment donné, avec le nombre de spectacles qu’on a, on essaie de les emmener dans d’autres marchés… C’était un pari un peu risqué, mais on a eu de très bonnes réponses.» Si la mise en scène du spectacle demeure essentiellement la même, hormis l’ajout de nouveaux numéros de clowns, un travail important a dû être effectué du côté technique. «On a un rythme vraiment différent du chapiteau, parce que plutôt que de rester plusieurs semaines, on ne reste que quelques jours dans chaque ville.

Il faut donc pouvoir faire le montage efficacement, dit M. Dagenais. Il a fallu élever la scène aussi, parce qu’on voulait que les gens aient une vue d’ensemble : si c’était trop bas, les spectateurs des premières rangées obstruaient la vue de tout le monde. On a dû aussi adapter le téléphérique, le son, les éclairages… De plus, quand on joue sous chapiteau, on transporte notre « maison » avec nous. Là, à chaque nouvelle ville, on risque d’avoir des surprises!»

Force, souplesse et calme
cirque. Du côté des artistes, le transfert de Quidam dans un nouvel environnement ne nécessite pas de grandes adaptations, affirment Anna Vicente et Jérôme Le Baut, qui font partie du spectacle depuis respectivement trois et cinq ans, et qu’on peut voir dans le duo Statue. «Pour nous, le travail demeure le même. Il reste surtout de l’entretien au quotidien, pour pouvoir retravailler ensemble plus facilement après un arrêt important», dit Le Baut.

Pour Anna Vicente, la clef du succès est de bien doser la force et la souplesse : «Si je pousse un poids important, je perds du côté de la souplesse, alors il faut toujours garder l’équilibre entre les deux.» Le calme est aussi essentiel pour les deux acrobates. «Quand on se tient en équilibre sur le cou l’un de l’autre, il ne faut surtout pas paniquer, dit Vicente. Quand on panique, on transpire, et quand on transpire… on glisse!» 

Quidam
Au Centre Bell
Du 18 au 30 décembre

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