Le Cirque du Soleil s'associe avec la succession de Michael Jackson pour la création de deux spectacles
Après les Beatles et Elvis Presley, le Cirque du Soleil s’attaque à une autre icône de la musique, Michael Jackson. La troupe québécoise a conclu une entente avec la succession du défunt roi de la pop en vue de la création de deux spectacles basés sur les chansons de la star. Le premier prendra la forme d’un spectacle de tournée en arénas, tandis que le deuxième aura pignon sur rue à Las Vegas.
La production de ces deux spectacles représente un investissement de 80 M$ de la part du Cirque du Soleil. «C’est une entente qui dépasse tout ce qu’on a fait jusqu’à maintenant», a dit le président et chef de la direction du Cirque, Daniel Lamarre, lors d’un point de presse téléphonique, hier, à partir de Los Angeles.
L’accord d’une durée de 15 ans prévoit également le développement de projets spéciaux, dont une boîte de nuit. Parmi les autres idées étudiées, citons l’ouverture de restaurants et la mise sur pied d’émissions de télé. «On annonce la création d’une coentreprise qui va nous amener plus loin – on en est convaincus – que ces deux spectacles-là», a noté M. Lamarre.
Un fan du Cirque
Les rumeurs d’un mariage entre les deux titans du divertissement couraient depuis l’automne, mais ce n’est qu’en décembre que les discussions entre les parties se sont intensifiées, a indiqué Daniel Lamarre, qui a par ailleurs révélé que Michael Jackson avait visité le siège social montréalais du Cirque du Soleil en 2004. «Michael était un grand fan du Cirque du Soleil», a confirmé John Branca, coexécuteur testamentaire – avec John McLain – du défunt chanteur.
L’affection de l’artiste pour l’entreprise de Guy Laliberté a joué en faveur de celle-ci lorsqu’est venu le temps pour la succession de choisir un partenaire d’affaires. «La mère de Jackson a dit : « Comme Michael voulait faire un spectacle avec le Cirque du Soleil, faisons ce spectacle avec le Cirque du Soleil », a raconté Daniel Lamarre. C’était naturel pour eux.» Après la sortie en salle du documentaire This Is It et la signature avec Sony d’un contrat de disque évalué à 250 M$, il s’agit d’un pas de plus dans la bonne direction pour la succession du roi de la pop.
«Juste avec ces trois projets, ils sont parvenus à rembourser une très large partie de la dette de Jackson, a déclaré Daniel Lamarre. Histoire de rassurer ceux qui craignent pour la viabilité du projet. Au moment où on se parle, ils sont dans une situation financière solide.»
Nouvelles technologies
Pour répondre aux attentes de la succession de Jackson, le Cirque du Soleil misera sur les nouvelles technologies, a précisé Daniel Lamarre. Le président et chef de la direction de l’entreprise a indiqué que le spectacle en arénas consistera en une «simulation d’un concert de Jackson». La première est prévue à l’automne 2011.
L’itinéraire de tournée n’est pas encore finalisé, mais Montréal comptera parmi les villes qui seront visitées par la troupe au cours des 12 premiers mois. «Je m’attends à ce que la tournée à l’extérieur des États-Unis dure plusieurs années, a dit M. Lamarre. Il y a une demande énorme pour un spectacle sur Michael Jackson dans des pays comme la Chine. Et c’est tant mieux, parce qu’on veut que ça soit une célébration mondiale.»
Quant au spectacle fixe à Las Vegas, dont l’ouverture est prévue à la fin de 2012, il sera davantage théâtral. «On veut mettre de l’avant de nouvelles technologies, a précisé M. Lamarre. On explore présentement le 3D, les hologrammes et les senseurs de mouvement qui s’apparentent à ce qu’on retrouve dans des parcs thématiques.»
Pour relever ce défi de taille, le Cirque du Soleil tente de s’associer avec une firme de haute technologie. «C’est ce qui va être très différent de tout ce qu’on a fait jusqu’à maintenant : la dimension technologique», a affirmé Lamarre. MGM Mirage assumera les frais de construction du théâtre qui accueillera le spectacle. Son emplacement n’est pas encore déterminé.
M. Lamarre a par ailleurs souligné que des créateurs d’ici étaient pressentis pour piloter ces deux projets. «On a toujours voulu donner priorité aux créateurs de chez nous parce qu’ils nous connaissent bien, a-t-il noté. Vous pouvez vous attendre à ce qu’il y ait beaucoup de Québécois qui participent à cette aventure.»