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Clay and Friends: Bons baisers de Verdun

Clay and Friends
Les membres du groupe Clay and Friends. Photo: Josie Desmarais

Entre Verdun et Rio de Janeiro, il n’y a qu’un pas comme le prouve le dernier EP du collectif Clay and Friends, La Musica Popular De Verdun.

En seulement six chansons, l’album inspiré par l’éclectique scène musicale brésilienne réussit à mélanger la bossa nova (Sweat and Smokes), le rap (Undercover, où l’omniprésent Fouki vient faire son tour), le funk (OMG) et le rock (Name on it).

«S’il y a un truc qui m’a inspiré du Brésil, c’est que pendant longtemps ils sont restés isolés, ç’a été une bulle où ils ont développé leur monde et leur son», explique Mike Clay, parolier et frontman du quintette, qui est allé se ressourcer quelques mois au pays de Pelé et de Seu Jorge.

«Avec Clay and Friends, c’est un peu ce qu’on fait: de la musique dépourvue d’influences actuelles, tout en en tenant compte d’une façon subconsciente. On voulait être fidèles à nous-mêmes, à ce qui nous vient naturellement en live

Et Verdun dans tout ça?

Disons qu’en attendant l’ouverture tant attendue de la plage de Verdun (qui, on n’en doute pas, sera aussi belle que celle de Copacabana), l’arrondissement du sud-ouest de l’île sert surtout de point de rencontre au groupe.

«Local de pratique pas cher, studio d’enregistrement pas cher, loyer pas cher. Et la rue Wellington pas chère», résume Adel Kazi, alias Poolboy, beatboxer et percussionniste qui a aussi élu domicile dans le quartier.

«Verdun a adopté le groupe, et on l’a adopté!» poursuit Clément «Pops» Langlois-Légaré, guitariste.

De la scène au studio
Avec plus de 750 concerts dans 5 pays depuis ses débuts en 2015, le groupe est comme un poisson dans l’eau sur une scène.

Mais de l’avis de ses membres, leur premier long jeu, Conformopolis (2017), ne reflétait pas la chimie qui les unit devant public.

«Beaucoup de notre inspiration vient du live, soutient Mike Clay. On joue devant des foules éclectiques, des jeunes, des vieux, dans plusieurs pays différents. L’idée nous vient dans la voiture et, quelques minutes plus tard, on la joue devant 2 000 personnes. Le défi est de prendre ce moment-là, cette essence, de le mettre en musique et d’aller l’enregistrer.»

«La spontanéité est primordiale, autant pour moi qui écris, que pour les musiciens et leurs partitions. C’est souvent ce qui sort en premier qui est le meilleur.» – Mike Clay, chanteur et parolier de Clay and Friends

Cette fois-ci, ils ont donc pris les grands moyens pour transporter cette énergie en studio.

«La moitié de l’album est enregistré sans métronome, précise Clément Langlois-
Légaré. C’était 1-2-3-4, on part la musique! Au risque de passer plus de temps après à faire de l’édition.»

«On n’est pas entré en studio pour y rester pendant des heures pour essayer de faire de la musique de studio, atteste Adel Kazi. On a su utiliser les bons outils, comment les utiliser, pour avoir un produit qui sonne live

L’exercice demande évidemment une confiance absolue dans ses moyens et ceux de ses comparses.

«On a tellement fait de shows ensemble qu’on sait où chacun s’en va avec son instrument, confirme Pascal Boisseau, bassiste. La communication se fait presque par réflexes. Sans même se regarder, on a l’impression qu’on sait où la personne à côté de nous s’en va.»

«C’est ce qui nous distingue, croit Poolboy. Il y a tellement de producteurs de salon et de beatmakers incroyables. Mais sont-ils capables de transposer cette énergie-là en live, de faire ressentir ces émotions? Potentiellement moins que nous. L’album est allé capturer l’essence de notre création.»

En français!

Principalement chanté en anglais, La Musica Popular De Verdun contient aussi des passages en français, et même en portugais.

Pour son prochain album, Clay and Friends planche toutefois sur un projet entièrement dans la langue de Koriass.

«On ne s’est jamais vraiment posé la question : est-ce qu’on doit chanter en anglais ou en français? Ça se fait de façon organique, en fonction de ce que je lis ou j’écoute au moment d’écrire, estime Mike Clay, parolier du groupe. On fait de la musique qui nous est propre et qui représente cette espèce de mélange montréalais dans lequel on vit.»

Infos

La Musica Popular De Verdun
Disponible en copie physique et numérique

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