Des Damien à l’infini

Damien Robitaille présente le vidéoclip de la chanson Omniprésent.
Être ou ne pas être partout, telle est la question que pose Damien Robitaille avec la pièce-titre de son plus récent disque, le réjouissant Omniprésent.
Mis en images par le talentueux Ian Cameron (membre du collectif multimédia National Parcs) avec un bon coup de pouce de Benjamin Lussier, maître ès effets spéciaux et génie de la post-production, le clip vous offre plus de Damien que vous ne sauriez en voir.
Clairement inspiré des génériques d’ouverture des films de James Bond, le réalisateur démultiplie les Damien à l’infini autour d’une jolie fille, qui, elle, se contente de n’être qu’une.
Sapé comme un prince, notre Franco-Ontarien préféré «défie les lois de la physique» en apparaissant tout autour de l’objet de son désir, une charmante dame qui est le sosie d’Audrey Hepburn dans Breakfast at Tiffany’s. On ne s’en sort pas, le cinéma demeure une influence majeure dans le monde du clip. Ainsi, doit-on voir un clin d’œil à The Pink Panther dans la scène finale, où l’on comprend que l’ami Damien n’avait d’yeux que pour le gigantesque diamant tenu par la dame?
Au-delà des hommages, une chose est sûre : la star de ce petit film s’appelle Robitaille, Damien Robitaille – et il est le récipiendaire très méritant du titre de Buzzclip de la semaine.
Rare et troublant
En voyant le plus récent clip de Louis-Jean Cormier, Tout le monde en même temps, j’ai immédiatement pensé à une l’émission Life After People, diffusée sur la chaîne History.
Dans cette série de docu-fiction, on tente d’expliquer ce qu’il adviendrait de nos villes si, par un mauvais coup du sort, tous les humains disparaissaient d’un coup. Je ne sais pas si c’est ce qui a inspiré le réalisateur Pierre-Luc Racine, qui fait errer le chanteur de Karkwa dans un Montréal dépeuplé dont il serait le seul survivant. Filmé dans un style qu’on pourrait qualifier d’«Instagrammien», pour sa ressemblance avec les fausses vieilles photos en vogue depuis quelque temps, le clip est d’une rare et troublante beauté. On se demande d’ailleurs comment on a pu bloquer le boulevard St-Laurent assez longtemps pour que Louis-Jean puisse y déambuler sans croiser âme qui vive!
Malgré l’ambiance post-apocalyptique, il y a de l’espoir dans cette chanson, qui dénonce la déshumanisation croissante de notre monde où tout le monde joue au solitaire en même temps». Grâce à des images d’archives, provenant de manifestations historiques comme la fameuse Marche sur Washington du révérend Martin Luther King, le monde reprend son sens. Même si son message peut sembler naïf (« Et si tout le monde en même temps se serrait la main, il ferait beau demain matin »), on ne peut s’empêcher d’être emporté par un grand souffle d’humanité.
Nicolas Tittley est VJ et journaliste à StarMag.
Du lundi au jeudi à 18 h 30 et à 23 h