Toujours aussi débordante d’énergie, Marjo se prépare à sillonner les scènes du Québec avec, en point d’orgue, sa participation aux Francos de Montréal.
Marjo, «celle qui va» ou celle qui revient?
«Je ne suis jamais partie. C’est parce que je ne suis pas dans les médias sociaux et que je ne fais pas beaucoup de promotion que les gens pensent que je suis inactive, mais s’il y a une fille productive, c’est moi!» réplique l’ancienne égérie de la mythique formation Corbeau. Marjo sillonnera les routes du Québec au cours de l’été avec une formule trio et une formule à la Beatles: deux guitares, une basse, une batterie.
Et c’est une Marjo à la foi ravie et reconnaissante qui viendra faire tripper trois ou quatre générations de fans à l’occasion des Francos, mercredi, sur la place des Festivals.
Cette proposition lui a été faite par Laurent Saulnier il y a environ un mois et la rend d’autant plus souriante qu’elle avait été contrainte d’annuler un spectacle de la même envergure, c’est-à-dire la scène principale des Francos, en raison d’une vilaine chute de scène à Jonquière, en 2007.
Coup du sort, Marjo avait encore une cheville enrobée de glace au moment de notre rencontre, la semaine dernière, en raison d’une nouvelle blessure, mais elle devrait être sur ses deux pattes pour ce concert très attendu.
Au menu: les plus grands succès de sa carrière solo ainsi qu’un medley d’une quinzaine de minutes de la période Corbeau.
En plus de la fougue légendaire de la rockeuse blonde, ce sont des musiciens de métal – le bassiste Rock Laroche (Voïvod), le guitariste Martin Carbonneau (Martyr) et le batteur Frank Richard, en plus de l’habituel pilier Bob Champoux (guitare) – qui officieront comme gardiens du temple.
Si elle nous promet un invité surprise vers la fin du spectacle, ce n’est pas cette fois-ci que nous aurons la chance d’entendre de nouvelles pièces.
«Moi aussi, j’ai hâte d’entendre des nouvelles tounes, rigole l’artiste d’une voix forte, mais pour ça, il faudrait que je m’enferme et que je dise à mon booker de ne rien me programmer pendant trois mois. Mon studio maison est prêt, il ne me manque que le temps», résume en substance celle qui a offert au Québec son premier tube punk avec Illégal en 1982, un classique qui, en plus d’être largement diffusé par les radios, parlait de sexualité sans complexe.
Il faut dire que la belle, qui venait du mannequinat, était très à l’aise avec sa beauté charnelle sublimée par son compagnon de l’époque, le grand photographe Pierre Dury.
Toujours fan des bêtes de scène que sont Tina Turner, Mick Jagger et Rod Stewart, ses modèles, Marjo garde un souvenir particulièrement tendre de sa rencontre avec le regretté Gerry Boulet, avec qui elle a enregistré Les yeux du cœur alors que le rocker savait ses jours comptés. Ce fut un des plus grands moments en carrière pour celle qui rêvait d’apprendre à jouer de la… clarinette! Et parmi les autres plus belles surprises?
«J’ai tout aimé de ma carrière et, souvent, j’ai été récompensée pour des choses que je n’aurais jamais imaginées. Lorsque j’ai commencé avec Corbeau, je n’écrivais pas. Un jour, alors que nous revenions de l’Abitibi en camionnette, Pierre Harel m’a dit: “Marjo, je m’en vais.” Et moi, toute penaude, je lui ai demandé: “Qui va écrire les textes?” Quand il a lâché: “Ce sera toi”, je lui ai répondu, toute décontenancée: “T’es malade! Je peux chanter, bouger et faire un bon show, mais pas écrire!” Finalement, celui qui m’a le plus aidée a été Jean Millaire [guitariste]. Ma bonne étoile m’a guidée vers les bonnes personnes… »
Comme quoi certains malheurs peuvent se révéler salvateurs.
Infos
Marjo
Mercredi à 21h sur la scène Bell
Le 6 juillet au Festival en
chansons de Petite-Vallée