La passion du rire de Kim Lizotte
Kim Lizotte, qu’on a connue dans la série Les 5 prochains, se produit en solo toute la semaine, et elle en a, des choses à dire!
Depuis qu’on l’a vue dans la série Les 5 prochains, Kim Lizotte s’est toujours enflammée contre Jean Charest. Par les temps qui courent, elle n’a pas dû manquer de matériel pour bâtir le spectacle de 60 minutes qu’elle offrira dans le cadre de Zoofest. «En fait, je n’en ai pas tant que ça! lance la jeune femme. On dirait que j’ai moins de choses à dire parce que je me sens moins seule. Ça fait deux ans qu’il ne se passe rien, que je jappe fort contre Jean Charest, que je me dis qu’il faut que ça arrête, mais là, il y a tant de gens qui me comprennent que je me sens moins impuissante et que j’ai envie de parler d’autre chose!» Métro s’est entretenu avec l’humoriste.
Vous avez dit récemment que vous ne vous sentiez pas du tout la même humoriste qu’à l’époque des 5 prochains…
Ah! Non! Les 5 prochains, c’était ma première année humour de façon professionnelle… et franchement, personne ne voudrait revoir sa première année professionnelle, dans n’importe quel domaine! C’était vraiment pour montrer le parcours d’une humoriste à ses débuts et non pour mettre en valeur mes talents!
Quel conseil donneriez-vous à la fille que vous étiez si vous le pouviez?
Je lui dirais d’arrêter de penser à tout – aux caméras, au public – et de penser au show! J’étais avec quatre personnes que j’admirais beaucoup, qui avaient déjà de l’expérience, alors que moi, je sortais de l’école, donc leur regard me stressait beaucoup. Je lui dirais d’être plus relaxe dans ses entrevues. J’étais trop intense… Enfin, ce sont des conseils que je donne souvent à des filles qui commencent, mais ça ne change rien : les débuts, il faut les vivre!
Vous êtes sortie de l’École nationale de l’humour il n’y a pas si longtemps; est-ce que c’était un vieux rêve de devenir humoriste?
Non, c’est arrivé un peu tard; je voulais prendre le temps de trouver ce qu’était ma passion dans la vie. Mais j’ai l’impression que, quand on est une fille et que les gens nous donnent des conseils sur ce qu’on devrait faire dans la vie, on aurait beau être la plus drôle du monde, on ne se ferait jamais encourager à faire de l’humour. On se fait dire : «Fais du théâtre!» ou : «Tu as une belle personnalité, tu devrais animer!» Mais je détestais faire du théâtre, et ça ne me tentait pas d’animer! J’aimais écrire, m’exprimer… j’ai toujours tripé sur l’humour, et j’ai toujours adoré les messieurs qui prenaient beaucoup de place – je tripais sur Jean-Luc Mongrain quand j’étais jeune; j’avais 10 ans et je lisais Franco Nuovo dans le Journal de Montréal… Alors, quand j’ai rassemblé tout ça et que j’ai décidé de faire de l’humour, ç’a été comme une révélation et je n’ai fait que ça depuis! L’humour, c’est le meilleur moyen pour moi d’exprimer mes opinions et de dire ce que j’ai à dire.
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Il y a encore très peu de femmes en humour au Québec. Est-ce que vous avez eu l’impression que ça serait difficile de faire votre place?
Je me suis rendu compte dernièrement qu’il y avait des préjugés sur l’humour en général, pas seulement sur les femmes. Il y a des préjugés par rapport aux autres formes artistiques. Il faut donc toujours se battre quand on est en humour. Et puis maintenant, on est à peu près deux milliards dans la relève, et on est un peu laissés à nous-mêmes parce que le milieu est saturé. On n’a plus toute une équipe autour de nous comme c’était le cas avant… Il faut vraiment être déterminé pour percer. Et en fait, c’est même bon d’être une fille en ce moment, parce qu’il y a tellement de gars que ça nous aide à nous démarquer, en quelque sorte.
À quoi peut-on s’attendre de votre spectacle 60 minutes… avec Kim Lizotte? Traiterez-vous tout de même de sujets politiques?
Quand je parle de politique, c’est parce que ça fait partie de ma vie, mais je ne parle pas que de ça. Je ne suis pas Guy Nantel! Mon spectacle, c’est comme un best of de tout ce que j’ai fait depuis ma sortie de l’école. J’ai repris mes textes pour les adapter à ce que je pense aujourd’hui. Et je peux me permettre de prendre le temps de parler aux gens sans me concentrer uniquement sur les punchs!
Y a-t-il des sujets que vous n’aborderiez pas?
Plusieurs! Pour parler de quelque chose, j’attends que ça m’affecte, sinon c’est faire de l’humour juste pour faire de l’humour. J’attends d’avoir quelque chose à dire et à communiquer. L’humour sert ce que j’ai à dire, et je crois que c’est ça qui va faire que les gens vont m’aimer. Je ne fais pas de l’humour pour faire des jokes, mais pour toucher les gens, pour qu’ils se reconnaissent en moi. Ce qui n’est pas le cas de tous! Et des fois, ça blesse les gens qu’on n’essaie pas de leur plaire! Je ne fais pas de l’humour pour plaire à ma famille ou à mes amis, mais pour rejoindre des gens qui vont trouver une résonance dans ce que j’ai à dire, et pour rester fidèle à ce que je suis et à ce qui est important à mes yeux.
60 minutes avec… Kim Lizotte
Au Monument-National
De lundi à samedi, à 19 h