Comme dans le film original paru il y a huit ans, une thérapie est au centre de l’action dans De père en flic 2. Cette fois-ci, plutôt que de tenter de réparer des relations père-fils, on s’attaque à des couples tout croches, tous à leur façon. Bonne excuse pour laisser s’éclater une bande d’acteurs.
Louis-José Houde reprend le rôle de Marc, un policier perpétuellement à la recherche de l’approbation de son père et collègue, Jacques, encore une fois campé par Michel Côté. Cette quête nuit toutefois à sa relation avec sa blonde, Alice (Karine Vanasse).
Au même moment où Marc et Alice éprouvent ces problèmes (Marc est là, mais y est pas là, tsé…), la police apprend que le bras droit du chef de la mafia montréalaise, Martin Germain (Patrice Robitaille), et sa copine Pascale (Julie Le Breton) viennent de s’inscrire à un bootcamp pour couples. Ramper dans la bouette sous des fils barbelés au côté de l’être aimé, y a rien de mieux pour rallumer la flamme, c’est bien connu.
Une fois sur place, le fun commence. Si les interactions entre Louis-José Houde, Michel Côté et Karine Vanasse font souvent sourire, ce sont les autres couples participant à la thérapie qui nous offrent le plus d’occasions de nous esclaffer. Pour cela, on doit remercier Mathieu Quesnel et Sylvie Potvin, toujours en rut en dépit de leur différence d’âge ; Mariana Mazza et Mehdi Bousaidan, zombifiés après avoir eu un bébé; Diane Lavallée et Yves Jacques, blasés à souhait ; Hélène Bourgeois-Leclerc et Sonia Vachon, en panne de désir.
«Émile [Gaudreault, le réalisateur] a vraiment fait un casting de feu», explique Julie Le Breton, dont le personnage, comme celui de Patrice Robitaille, avait surtout pour fonction de faire avancer l’intrigue. Cela dit, la vedette des Beaux Malaises ne reste pas en plan côté drôleries. Sa tirade sur l’âge du personnage de Michel Côté – inflitré en tant que thérapeute –, qui comporte un gag sur la fougue au lit de La Bolduc, est un des moments forts du film.
«Nous étions entourés d’acteurs extrêmement forts, extrêmement généreux et très drôles, ajoute l’actrice. Comme Pat [Patrice Robitaille] et moi on se concentrait davantage sur le côté dramatique, les trois quarts du temps on les regardait travailler en se bidonnant.»
«Mathieu Quesnel et Sylvie Potvin ne se connaissaient pas du tout, et pourtant, il fallait presque les arrêter. Ils étaient toujours en train d’inventer des nouvelles affaires», raconte pour sa part Émile Gaudreault, réalisateur et coscénariste du film De père en flic 2 et du long métrage original. «C’est au montage que tu constates cette chimie. Si ça ne se produit pas, on ne peut rien faire. Une connexion pareille, ça ne se dirige pas.»
«Nous nous battions contre le souvenir que les gens avaient du premier film. Tant qu’à faire une suite, nous voulions qu’elle soit meilleure que l’original.» – Émile Gaudreault, réalisateur
Selon Julie Le Breton, le fait qu’une bonne partie du film ait été tournée à l’extérieur de Montréal, dans les Laurentides pour être précis, a permis de créer un fort esprit de corps au sein de la distribution. «Après ta journée de travail, tu ne retournais pas dans ta réalité, explique l’actrice. Il y avait quelque chose de l’fun à être à l’extérieur de notre vie pour former cette nouvelle famille. C’était comme un camp de vacances pour acteurs dysfonctionnels !»
Et pour tous ceux qui n’avaient pas participé à l’aventure en 2009, l’intégration s’est faite sans heurts. «Nous n’avions pas l’impression d’entrer dans une espèce de mariage forcé, dit Julie Le Breton. C’était plutôt une nouvelle union où tout le monde s’est intégré rapidement.»
Huit ans plus tard
En 2009, De père en flic avait fait un tabac dans les salles québécoises, amassant des recettes de 10,5M$. Pourquoi alors avoir attendu aussi longtemps avant de faire une suite?
«Je ne pensais pas que c’était un film à suite», raconte Émile Gaudreault.
Tout a changé il y a un peu plus de deux ans. En joggant, le réalisateur, qui nous a aussi donné Le sens de l’humour en 2011, a eu un flash. Pourquoi pas un bootcamp pour couples en difficulté ? «Je suis rentré chez moi, j’ai écrit le début du film et je l’ai envoyé à Michel [Côté] et à Louis-José [Houde]. Nous étions en territoire connu. Le concept ressemblait au premier, mais, grâce à la thématique, nous pouvions emprunter un chemin différent.»
«Ce n’était pas impératif pour nous de faire un deuxième De père en flic, ajoute-t-il. Nous n’avions pas de panne d’inspiration. L’idée nous a allumés. Il ne restait qu’à amener un projet dont on pouvait être fier à terme. L’important était de ne pas briser les bons souvenirs que les gens avaient du premier.»
De son propre aveu, Émile Gaudreault est plus nerveux à l’approche de la sortie d’un de ses films à mesure que les années passent. Il a toutefois le cœur léger même si De père en flic 2 sera en salle la semaine prochaine. La réaction du public après les quelques avant-premières l’a rassuré.
«Les gens aiment vraiment ça, ils rient beaucoup, indique-t-il. Ils viennent nous dire qu’ils l’ont aimé davantage que le premier.»
Même constat du côté de Julie Le Breton : «Il y a de beaux rires, des belles faces crampées dans la salle, se réjouit-elle. Il y a quelque chose de réconfortant de voir les gens retrouver le plaisir qu’ils ont eu en voyant le premier film. Nous les amenons ailleurs et ils nous suivent dans l’aventure.»
En salle partout au Québec dès le 14 juillet.