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Denis Villeneuve à la Mostra: Arrivée très remarquée

Photo: Studio / Produzent

métro à veniseNotre journaliste Natalia Wysocka se trouve présentement à la Mostra de Venise, célèbre festival international de cinéma en Italie.

Après la projection en première mondiale d’Arrival, jeudi dernier, l’actrice principale du film, Amy Adams, a vanté le calme et la patience de Denis Villeneuve. C’est ce même calme et cette même patience qui transparaissaient hier, lorsque le réalisateur québécois a rencontré la presse dans le cadre d’un sprint à la Mostra.

Arrivé à Venise en provenance de Budapest, où il tourne présentement Blade Runner 2, Denis Villeneuve avait toujours l’air posé de celui qui vient de passer trois mois dans une retraite de yoga au bout du monde. Pas celui, stressé, que 99,99% des gens auraient dans sa situation. Celle d’un gars qui vient d’enchaîner les tournages imposants, de diriger les plus grandes stars hollywoodiennes et de plancher sur l’une des suites de film les plus attendues de la dernière décennie. «Comment avez-vous même trouvé le temps de venir ici?!» a d’emblée lancé un journaliste devant la table ronde où le réalisateur a pris place. «C’est une bonne question!» a répondu chaleureusement celui qui se trouvait en sol italien pour un gros 24 heures, top chrono.

Cette bonne question fut suivie d’une bonne remarque, lancée par un autre représentant de la presse internationale. À savoir : «Depuis que vous avez présenté Incendies à Venise, tellement de choses sont arrivées. Votre vie a changé.» «C’est vrai, a acquiescé le principal intéressé. J’étais ici en 2010. Et depuis, j’ai eu une existence en montagnes russes.»

«Je m’amuse comme jamais!» – Denis Villeneuve, qui vient de présenter Arrival, en compétition à la Mostra de Venise, et qui tourne présentement la suite tant espérée du Blade Runner de Ridley Scott.

Lorsqu’il a embarqué dans ce manège qui roule encore à toute vitesse, il lui est arrivé une chose qu’il n’aurait «jamais cru possible», a-t-il raconté. Soit : travailler à Los Angeles. Avant 2010? «Il était absolument hors de question que je m’exile là-bas! Je ne voulais pas faire Legally Blonde 5 ou quelque chose du genre.»

L’humoristique observation fut accueillie par des rires, comme le furent d’ailleurs plusieurs des déclarations qui ont suivi. Notamment lorsque le metteur en scène a souligné que, en commençant à travailler sur Arrival, présenté en compétition à cette 73e édition de la Mostra, il s’est dit: «Enfin! Je peux faire de la science-fiction! Ça va être comme m’amuser au terrain de jeu! On va avoir tellement de fun!» «Mais après 15 minutes, j’ai découvert que c’était un cauchemar, a-t-il ajouté. J’ai compris à quel point c’était difficile de créer des créatures n’ayant jamais existé, d’inventer de nouvelles règles, un univers différent, des technologies inédites… Mon respect pour les maîtres du passé ayant baigné dans le même genre n’a fait que croître.»

Parmi ces maîtres, il a cité Steven Spielberg, une référence incontournable. «Si vous faites un film sur des extraterrestres et que vous êtes né à la fin des années 1960 ou au début des années 1970, pas le choix. Vous êtes influencé par lui. Et je ne peux pas le nier : c’était le héros de mon adolescence.»

Plusieurs critiques ont du reste avancé que le réalisateur québécois marchait dans les traces de son idole de jeunesse. «J’étais conscient que je rendais hommage à un pionnier que j’adore, a-t-il confirmé. Mais quand je réalise un film, j’essaye d’oublier tout ce qui a été fait avant moi. Je fais semblant que je suis le premier à créer les images que je suis en train de créer. Même si c’est un mensonge absolu! Autrement, je serais incapable de tourner un film.»

Amy adams arrival

Vue d’ensemble
Celui pour qui «la liberté est une absolue nécessité en création» a confié qu’il avait beaucoup poussé pour donner une saveur plus internationale à Arrival. «La première fois que j’ai parlé aux producteurs, c’était une histoire américaine, avec un héros américain, s’est-il souvenu. J’ai insisté pour y intégrer le reste du monde. Faire en sorte que les vaisseaux [qui atterrissent dans 12 contrées différentes au début du film] le fassent aussi dans de petits pays. Pas seulement au-dessus de la Maison-Blanche et du Kremlin.»

«Honnêtement, j’aurais espéré que le film soit encore plus international, a-t-il ajouté. Mais c’est une production américaine, alors…!»

Une production de science-fiction, rappelons-le. Comme l’est du reste Blade Runner 2. Un virage qui semble étonner le public ayant découvert Villeneuve avec Incendies. «Ça surprend les gens que je me lance dans la sci-fi, a acquiescé le cinéaste. Mais pour mes amis, qui savent que j’en suis fan, c’est tout le contraire : ils me demandent plutôt : “Mais comment se fait-il que tu aies mis tant de temps avant de te lancer?”»

«Et comment faites-vous pour continuer de vous renouveler à chaque projet?» a poursuivi un reporter.

«J’ai fait beaucoup de films très vite l’un à la suite de l’autre, a observé Denis Villeneuve. C’est pourquoi, après Blade Runner 2, je vais prendre une petite pause.» «Et vous allez faire quoi?» «Dormir!»

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