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Soraya Martinez Ferrada, de réfugiée à ministre

Soraya Martinez Ferrada, nouvelle ministre du Tourisme et ministre responsable de l’Agence de développement économique du Canada pour les régions du Québec. Photo: Archives Métro

Mardi était jour de consécration pour la députée fédérale d’Hochelaga, Soraya Martinez Ferrada. Revenue précipitamment de ses vacances pour son assermentation, l’élue faisait son entrée au Conseil des ministres du gouvernement du Canada après le plus grand remaniement ministériel du règne de Justin Trudeau. Métro s’est entretenu avec la nouvelle ministre du Tourisme et ministre responsable de l’Agence de développement économique du Canada pour les régions du Québec.

1. Si on vous avait dit plus jeune que vous deviendrez ministre dans le gouvernement du Canada, y auriez-vous cru?

Pas du tout! C’est incroyable. C’est le père du premier ministre [Pierre Elliott Trudeau] qui a fait venir les 2500 réfugiés chiliens au Canada, dont ma famille. Là, c’est son fils [Justin Trudeau] qui me nomme ministre. C’est une belle histoire.

Je viens d’une famille de travailleurs, qui a survécu financièrement pendant toutes ces années. Jamais je n’aurais pensé en arriver là.

2. Il y a désormais deux ministres dans le Cabinet Trudeau qui sont des élus de l’est de Montréal, avec Pablo Rodriguez, nouveau ministre des Transports et député d’Honoré-Mercier, en plus de vous. Qu’est-ce que ça signifie pour les gens de l’Est?

La dernière fois qu’il y a eu un ministre qui était député fédéral d’Hochelaga, c’était dans les années 70 [NDLR: Gérard Pelletier].

Ça renforce le travail que fait Pablo, et que font tous les députés dans l’Est. Ça renforce le poids politique de l’est de Montréal, ce qui est une bonne chose considérant les nombreux défis auxquels fait face l’Est pour les 20 prochaines années.

Cela dit, mon rôle de ministre, il n’est pas juste pour l’est de Montréal. Oui, l’Est va être bien servi en termes de poids ministériel, mais Pablo et moi, on va travailler pour tout le Canada, et pour tout le Québec.

3. Vous avez été nommée ministre du Tourisme et ministre responsable de l’Agence de développement économique du Canada pour les régions du Québec. Pourquoi êtes-vous la bonne personne pour vous occuper de ces portefeuilles?

J’ai de l’expérience dans le secteur culturel et récréotouristique [NDLR: notamment comme fondatrice de la TOHU]. C’est un vecteur important d’attraction des touristes. On le voit à Montréal, et on le voit ailleurs.

Je perçois la capacité qu’ont les villes d’attirer le tourisme avec leurs événements. On veut remonter la courbe touristique de l’après-pandémie. On n’est pas encore tout à fait au niveau où l’on était avant la pandémie.

Je suis une fille de concertation, issue du milieu communautaire. De me retrouver désormais dans des secteurs, autant pour le tourisme que pour le développement économique, où je dois faire travailler les gens ensemble, c’est ça ma force.

4. Quels sont les enjeux prioritaires en matière de tourisme au Canada et de développement économique au Québec?

Pour le tourisme, je l’ai déjà mentionné, mais on veut vraiment retrouver l’achalandage qu’on avait avant la pandémie. Aussi, on a développé cette année la Stratégie canadienne pour la croissance du tourisme. Cette stratégie-là vient avec de l’argent. La première chose à faire, ça va être de rencontrer mes équipes pour voir où on en est rendu et quelles sont les prochaines étapes pour le déploiement de cette stratégie-là.

Sinon, en ce qui concerne le développement économique, les entreprises québécoises ont plusieurs défis. Il faut les soutenir dans la transition numérique et dans leur virage vert, vers le développement durable.

Il y a aussi la question des emplois. Non seulement d’avoir de bons emplois, mais aussi d’avoir les bonnes personnes dans ces emplois-là. Ça veut dire mettre l’accent sur la formation, sur la compétence. En plus, on ne se le cachera pas, on a une pénurie de main-d’œuvre. On doit donc travailler pour faire venir ici les travailleurs dont on a besoin.

5. Un sondage Abacus dévoilé hier était porteur de bien mauvaises nouvelles pour le Parti libéral du Canada, qui se retrouve dix points derrière le Parti conservateur dans les intentions de vote (28% contre 38%). En quoi est-ce qu’un remaniement ministériel d’envergure comme celui d’hier peut renverser la tendance?

Je ferais la distinction entre ces deux affirmations.

En 2019, j’ai été élue alors que les sondages me donnaient perdante par 14 points. C’est un cliché en politique, mais le vrai sondage, c’est le jour du vote.

Le remaniement ministériel, ce que ça fait, c’est donner un souffle nouveau et un regard nouveau sur nos différents dossiers. Sept nouveaux ministres, ce n’est pas rien. On l’a senti hier, avec le Conseil des ministres, cette fébrilité et ce regain d’énergie là.

*Les réponses ci-dessus ont été éditées par l’auteur à des fins de concision.

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