François Legault est revenu ce lundi sur sa déclaration polémique au sujet d’Abdulla Shaikh, l’auteur présumé du triple meurtre de Montréal et Laval, abattu par des policiers la semaine dernière. Il affirme qu’il ne se réjouissait pas de la mort du suspect, selon des propos rapportés par plusieurs médias.
Les propos de M. Legault la semaine dernière ont fait sourciller plusieurs observateurs. «Je suis content qu’on soit débarrassé de cet individu-là», avait-il déclaré le lendemain des événements, lors desquels Abdulla Shaikh a été abattu par la police.
«Ce que je voulais dire, c’est que je suis content que le suspect ait été mis hors d’état de nuire», a-t-il corrigé à l’occasion de la présentation de la candidate de la CAQ Kateri Champagne Jourdain dans Duplessis, sur la Côte-Nord.
Évidemment, je ne me suis pas réjoui qu’il soit décédé, on ne souhaite pas ça. Il y a des gens qui, effectivement, ont des problèmes de santé mentale. Là, il va y avoir une enquête du coroner et des policiers pour voir pourquoi cette personne-là a été relâchée.
François Legault, premier ministre du Québec
Rappelons qu’Abdulla Shaikh souffrait en effet de troubles mentaux. L’homme de 26 ans avait été remis en liberté en mars dernier par la Commission d’examen des troubles mentaux (CETM).
«Et là, bien, il faut voir ce qui est arrivé parce qu’étant donné que c’était quelqu’un qui était déjà ciblé, pourquoi est-ce qu’il a été relâché?», avait en outre déclaré François Legault au lendemain de la mort du meurtrier présumé.
De vives réactions
Me François Legault, un avocat ayant précédemment représenté M. Shaikh et qui porte le même nom que le premier ministre, avait qualifié ses propos initiaux d’«inacceptables».
«On ne peut pas profiter du fait qu’une personne soit décédée en disant: “bon, bien, final bâton et bon débarras”. Ça ne se dit pas, surtout de la part d’un représentant de l’État», avait-il exprimé au Devoir.
Abdulla Shaikh est soupçonné d’être l’auteur des trois homicides survenus mardi et mercredi dans le nord de Montréal et à Laval. Retranché dans un motel de l’arrondissement de Saint-Laurent, à Montréal, il avait été abattu par la police jeudi matin. Il souffrait notamment de schizophrénie.
Des enquêtes sont toujours en cours pour tenter, notamment, de comprendre pourquoi le suspect avait été relâché.