À l’occasion de la journée nationale des peuples autochtones, le ministre responsable des Affaires autochtones, Ian Lafrenière a annoncé qu’un projet de loi est en préparation pour assurer la promotion et la protection des langues autochtones.
Atteint de la COVID-19, le ministre a fait l’annonce depuis son compte Twitter. À quelques mois des élections provinciales, Ian Lafrenière a expliqué vouloir mettre tous les éléments nécessaires pour que le «prochain gouvernement» puisse déposer ce projet de loi.
Oui on a ce point en commun, on doit absolument protéger langue et culture.
Ian Lafrenière, ministre responsable des Affaires autochtones
Le ministre a expliqué travailler avec les Premières Nations et les différents partenaires pour «bâtir» ce projet de loi visant la protection et la promotion des langues autochtones.
Prendre le temps d’écouter les communautés
Dans une entrevue accordée à Métro, le ministre Lafrenière a expliqué vouloir effectuer des «consultations par groupe» pour l’élaboration de ce projet de loi.
Les membres des communautés autochtones ont cependant expliqué au ministre que le rôle du gouvernement doit être de trouver «les bons outils». Pour ce qui est d’assurer la protection et la promotion des langues autochtones, ce sont les communautés elles-mêmes qui souhaitent le faire.
Alors que le processus habituel d’élaboration d’un projet de loi comprend son dépôt, le recueil des critiques et la correction, le ministre veut prendre une tout autre approche.
«Les autochtones ne se retrouvent pas dans ce processus-là, ce n’est pas quelque chose qui leur parle, explique le ministre Lafrenière. J’ai décidé de faire ce qui ressemble plus à leur réalité, c’est-à-dire discuter avec eux, les entendre, s’inspirer de tout ça pour proposer un projet de loi».
Le ministre a expliqué vouloir que le travail soit fait en amont pour que le prochain gouvernement puisse avancer rapidement à ce sujet.
Dans l’ombre de la loi 96
Le ministre Lafrenière a expliqué ne pas avoir annoncé ce projet de loi plus tôt suite aux suggestions de plusieurs chefs. Selon eux, la loi 96 a «brassé beaucoup de choses» chez les communautés ne rendant pas le moment opportun pour une telle annonce. Cependant, de nombreux chefs et organismes lui ont témoigné de leur envie de collaborer.
La protection du français c’est important au Québec ont l’a dit, ce n’est pas un recul et la protection des langues autochtones est aussi importante donc regardons comment on peut trouver des solutions, mais aujourd’hui je veux laisser le temps aux gens de regarder ça ensemble.
Ian Lafrenière, ministre responsable des Affaires autochtones
Concernant l’arrimage d’un tel projet de loi avec la loi 96 sur la protection de la langue française, le ministre a expliqué vouloir prendre le temps de voir dans un premier temps quels sont les enjeux et les pistes de solutions.
«Quand j’ai entendu les doléances sur la loi 96, je me suis rendu compte qu’en prenant le temps de les écouter il y avait des choses qu’étaient reliés à d’autres choses que la loi 96, et pas nécessairement que la loi 96», explique le ministre Lafrenière.
Selon lui, la protection et la promotion de langue a été un sujet souvent présent lors de ses tournées. Ces inquiétudes émanant des communautés autochtones sont notamment marquées par le peu de locuteurs dans certaines communautés et de la perte des langues autochtones chez les jeunes générations.