Levée de l’état d’urgence: Dubé veut conserver certains pouvoirs
Même si l’état d’urgence prendra fin, les mesures qui lui sont propres pourront toujours être déployées par Québec jusqu’au 31 décembre. Un projet de loi sera adopté en ce sens à l’Assemblée nationale.
Le ministre de la Santé l’a présenté en chambre mercredi. On y prévoit que «les mesures prévues par décrets ou par arrêtés» qui sont «prises en vertu de la Loi sur la santé publique et qui sont en vigueur lors de la fin de l’état d’urgence sanitaire demeurent en vigueur jusqu’au 31 décembre 2022».
Tous les décrets adoptés par le gouvernement pourront être abrogés ou modifiés. «Ce projet de loi est nécessaire pour conserver certaines mesures opérationnelles, qui sont temporaires mais essentielles», indique Christian Dubé en conférence de presse.
«Mascarade» et «supercherie»
Voir la CAQ disposer de pouvoirs propres à l’état d’urgence jusqu’à la fin de l’année constitue un problème, dénonce la cheffe du Parti libéral Dominique Anglade. «Je trouve ça épouvantable, commente-t-elle. On s’en va en période électorale, et ils s’arrogent encore tous les pouvoirs aujourd’hui. C’est une mascarade.»
Québec solidaire considère que le projet de loi est trompeur, puisqu’il permet en quelque sorte de conserver l’état d’urgence, même s’il est en apparence levé. «Ce n’est rien d’autre qu’une supercherie pour tromper les gens et les oppositions, estime le porte-parole en matière de santé, Vincent Marissal. Si le gouvernement refuse de mettre en place des mesures pour assurer de la reddition de compte et une transition transparente vers la sortie de la pandémie, il va nous croiser sur son chemin. Ce n’est pas vrai qu’on va laisser François Legault passer un sapin aux Québécois, qui veulent qu’on sorte de l’état d’urgence.»
«C’est un détournement, c’est une corruption de la notion d’urgence dont on est témoin, et ça suffit», a pour sa part commenté le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon.