Quelques jours après la publication de l’alarmant rapport du GIEC, la Ville de Montréal entend accélérer la cadence en matière de mobilité durable, de réduction des GES et d’électrification des transports.
La mairesse a dévoilé sa stratégie d’électrification des transports 2021-2023. Il s’agit d’un prolongement de son Plan climat 2020-2030, qui propulsera Montréal à la tête des villes avancées dans l’électrification, souhaite-t-elle.
«La nouvelle stratégie d’électrification des transports de la Ville de Montréal (…) vient soutenir et récompenser celles et ceux qui font les efforts nécessaires pour réduire leur empreinte écologique.»
Valérie Plante, mairesse de Montréal
Cette stratégie de 885 M$ sur deux ans se veut un plan «ambitieux, précis et concret». «C’est un peu comme un électrochoc que l’on donne à notre stratégie», explique Mme Plante.
La mairesse espère que le plan dévoilé convaincra davantage de Montréalais de «faire le switch à l’électrique».
La Ville mobilise plusieurs partenaires dans l’élaboration et la mise en œuvre de cette stratégie, tels que le gouvernement du Québec, le gouvernement fédéral, la STM, Communauto, Hydro-Québec, l’Agence de Mobilité, Propulsion Québec, le Bureau du taxi de Montréal ou encore la Coop Carbone.
La stratégie prévoit l’installation de bornes publiques de recharges, une réglementation qui favorise les véhicules électriques ou encore une plus grande électrification du transport public.
La recharge: le défi de la mobilité électrique
Si selon l’Association des Véhicules Électriques du Québec, l’électrique se porte bien dans la province. Les ventes de véhicules électriques dans la province représentant près de la moitié des ventes de VÉ au pays.
En 2020, un sondage de l’AVÉQ révélait que seulement 7% des propriétaires de VÉ considéraient retourner à l’essence. Ce chiffre est largement inférieur à la Californie, où 18% des propriétaires de véhicules électriques seraient tentés par l’essence traditionnelle, selon une étude.
En cause: une insatisfaction face à la recharge, faute de bornes.
Si la Mairesse de Montréal dit vouloir faciliter la vie des propriétaires de VÉ, grâce à l’installation de bornes, la question d’un incitatif à l’achat de la part de la ville a été écartée par Valérie Plante. La Ville n’en aurait pas «la capacité financière.»
La mairesse affirme que les paliers de gouvernements supérieurs doivent s’impliquer à ce niveau-là et «que la ville fait des efforts à son niveau, le provincial et le fédéral doivent faire les leurs». Cela dans un contexte d’élections fédérales et où la lutte contre les changements climatiques se place à l’avant-scène.
Faits saillants de la stratégie d’électrification des transports 2021-2023:
- Déploiement de 66 Parcoverts au centre-ville.
- Installation de 600 nouvelles bornes de recharge publiques de niveau 2 et 60 bornes de recharge publiques rapides.
- Transformation de terrains de stationnements municipaux en pôles de recharges.
- Ajout d’un cadre réglementaire facilitant la recharge pour les particuliers.
- Soutien financier de la Société de transport de Montréal (STM) pour l’électrification de sa flotte d’autobus et l’aménagement de ses garages.
- Ajout de 2100 vélos électriques au parc de Bixi disponibles dans les 19 arrondissements.
- Accélérer l’électrification du transport des marchandises en milieu urbain.
- Ajout de 250 voitures électriques exploitées par l’industrie montréalaise du taxi.
Pour le porte-parole de l’opposition en matière d’environnement, Franceso Miele, le plan annoncé en d’électrification est un «coup d’épée dans l’eau.»
«De l’électrification des véhicules de la STM, aux déploiements des BIXI, en passant par l’objectif des bornes électriques, l’annonce d’aujourd’hui n’est rien d’autre qu’un résumé d’une multitude de promesses ayant toutes déjà été annoncées», ajoute M. Miele.
Andréanne Brazeau, analyste en mobilité pour Équiterre, est quant à elle «impressionnée», par cette stratégie d’électrification des transports 2021-2023 de la ville de Montréal. Elle salue également «les efforts déployés par la ville pour favoriser le transport de marchandises à faible empreinte carbone.»
«Ce qui est intéressant dans cette stratégie c’est qu’on tape sur les bons clous : on mise sur des alternatives à l’auto-solo», ajoute-t’-elle.