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L’électrification du transport collectif avant celle des voitures

S’il veut régler les enjeux de trafic et d’émissions de gaz à effet de serre, le gouvernement doit prioriser l’électrification des transports collectifs, et non celle des voitures, avance le collectif TRANSIT.

Dans une annonce publiée mardi, les organismes membres de TRANSIT, l’Alliance pour le financement des transports collectifs au Québec, urgent le gouvernement Marois de financer davantage l’entretien et l’électrification des transports en commun.

Une meilleure offre de service des sociétés de transport pourrait profiter à un plus grand nombre de personnes et désengorger les routes, «ce que l’automobile électrique ne pourra jamais faire», a souligné Daniel Bouchard, responsable des transports au Conseil régional de l’environnement de Montréal.

M. Bouchard rappelle que l’ancien gouvernement Charest a mis en place des incitatifs financiers à l’achat de véhicules personnels verts. Selon lui, il faut prendre l’argent prévu à cet effet et l’insérer dans le financement des transports en commun. «Commençons par électrifier les autobus, qui sont utilisés en moyenne plus de 70% du temps, plutôt que d’investir dans des automobiles qui ne sont utilisées que 5% du temps», a-t-il analysé.

Les priorités gouvernementales doivent aussi être revues pour ce qui a trait au développement de nouvelles routes, a affirmé Karel Mayrand, directeur de la Fondation David Suzuki au Québec. Les nouvelles routes ne font que participer à l’étalement urbain, un phénomène qui entraîne à son tour l’augmentation d’achat de voitures.

Questionné sur les propos de TRANSIT, le président de la Société de transport de Montréal, Michel Labrecque, a admis que l’électrification des voitures ne «consiste pas un moyen de mobilité durable». Pour réduire la congestion routière, les politiques gouvernementales devront notamment miser sur de nouveaux réseaux de transport collectif et sur un aménagement des villes, pour éviter l’exode vers les banlieues, a-t-il déclaré.

Au bureau du député péquiste Daniel Breton, responsable du dossier de l’électrification des transports, on a refusé de commenter ces propositions. L’attaché politique, Carl McCourt a rappelé «qu’un comité a été nommé pour étudier tous les scénarios» et que d’ici quelques semaines, Québec dévoilera ses intentions en développement du transport.

Bus électriques: il faudra attendre 2050
La STM estime qu’il faudra attendre jusqu’aux années 2045-2050 pour que le réseau d’autobus soit complètement électrifié, a déclaré le président Michel Labrecque mardi, lors d’une conférence. Il a expliqué qu’il n’y a pas encore de modèle d’autobus 100% électriques avec pile qui fonctionne dans nos conditions climatiques. En attendant, la STM a cessé d’acheter des autobus au diesel, optant pour des véhicules hybrides. La technologie électrique sera à point vers 2025, a estimé M. Labrecque, «mais il faudra à partir de ce moment attendre que les véhicules hybrides – qui coûtent des milliers de dollars – aient atteint leur fin de vie pour les remplacer».

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