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Pharmacie: qui payera les nouveaux services ?

Les pharmaciens et le gouvernement du Québec entameront, lundi soir, trois jours de négociations afin de savoir quels nouveaux services professionnels, offerts par les pharmaciens dès le 3 septembre, seront couverts par les assurances publiques.

Ces sept nouveaux actes prévus à la loi, votée en 2011, comprennent notamment le prolongement d’une ordonnance, la prescription et l’interprétation d’analyses de laboratoire, ainsi que la prescription d’un médicament lorsqu’aucun diagnostic n’est requis.

«En plus de représenter une charge de travail supplémentaire, ces actes professionnels entraîneront une hausse des frais d’exploitation pour le pharmacien-propriétaire, qui devra mobiliser de nouvelles ressources humaines, a expliqué le président de l’Association québécoise des pharmaciens-propriétaires (AQPP), Jean Thiffault. Nous sommes heureux de pouvoir proposer ces nouveaux services à la population, mais étant donné les coûts qu’ils génèreront en pharmacie, nous ne pourrons pas les offrir gratuitement.»

Selon lui, il est «illogique» que les actes ne soient pas couverts universellement comme ils le seraient s’ils étaient effectués chez le médecin. Il déplore du même souffle que tous les services, qui ne seront pas couverts par le régime d’assurance maladie du Québec (RAMQ) ou un assureur privé, doivent être payés par le patient.

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En entrevue sur les ondes du 98,5 fm, le ministre de la Santé Réjean Hébert a indiqué que «tous les citoyens sont couverts par une assurance médicament: ceux qui sont couverts par la Régie de l’assurance maladie, les coûts vont être assumés par la Régie de l’assurance-maladie; ceux qui sont couverts par une assurance privée, les coûts vont être assurés par l’assurance privée.»

M. Hébert a indiqué toutefois que les pharmaciens doivent négocier avec les assureurs privés pour assurer cette couverture à plus de la moitié de la population (55%) qui n’a pas l’assurance publique.

«À deux semaines d’avis, se faire dire de négocier avec les assureurs privés, ce n’est pas réaliste. Il y a une [grande portion] de la population qui ne pourra pas avoir accès à ces services-là et qui ne sera pas couverte par le gouvernement. Nous ne pouvons pas négocier avec les assureurs, ce sont les entreprises qui demandent aux assureurs ce qu’ils veulent couvrir. Ça ne se fait pas en deux semaines ni en deux mois.»

M. Hébert a affirmé dans son entrevue être à la table des négociations avec les pharmaciens depuis plusieurs mois, ce qu’a réfuté M. Thiffault qui déplore le manque de communication du ministre.

Le cabinet du ministre a indiqué qu’il ne ferait aucun commentaire sur le sujet.

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