Près de 9 Canadiens sur 10 veulent que le pays se dote d’une stratégie climatique et énergétique, et 80 % d’entre eux aimeraient que le Canada améliore ses performances en matière d’efficacité énergétique, révèle un sondage Harris-Décima publié hier pour le compte d’Énergie propre Canada, de Tides Canada.
L’organisme caritatif canadien espère alimenter les débats au Conseil de la fédération, qui s’ouvre aujourd’hui à Niagara-on-the-Lake, en Ontario. Les premiers ministres des 13 provinces et territoires devraient d’ailleurs discuter «des progrès accomplis à l’égard de la Stratégie canadienne de l’énergie», peut-on lire sur le site web du Conseil.
«La population canadienne constate les changements qui surviennent sur les marchés de l’énergie et en matière de stratégies énergétiques à travers le monde, a affirmé le directeur du programme Énergie propre Canada, Dan Woynillowicz. On voit dans le sondage un soutien d’un océan à l’autre pour les nouvelles énergies.»
Il souhaite que l’engagement qu’ont pris les provinces en 2012 se concrétise par une stratégie collaborative.
«La stratégie donnerait une direction commune, mais chaque province pourrait l’adapter à sa réalité et aux ressources présentes sur son territoire», a-t-il expliqué.
Ces résultats donnent aussi des munitions aux groupes environnementaux, qui demandent à Ottawa d’adopter une politique de réduction de la dépendance au pétrole en optant pour des énergies propres. Cette demande trouve écho chez plus de 6 Canadiens sur 10. À l’opposé, seulement 31 % des Canadiens considèrent le fait d’«augmenter les exportations de pétrole et de gaz canadiens» comme une grande priorité.
«Les Canadiens croient que ce défi peut être relevé en optant pour des sources d’énergie propres, à faibles émissions de gaz carbonique, a indiqué Steven Guilbeault, porte-parole de l’Alliance pour une économie verte au Québec (SWITCH), qui regroupe notamment la Fondation David Suzuki et Équiterre. On commence à prendre conscience que le statu quo n’est plus acceptable.»
Conscient que les perdants seront les compagnies qui ne voudront pas s’adapter, M. Guilbeault croit que toutes les régions du Canada pourraient bénéficier de la mise sur pied d’une stratégie.
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«On ne veut pas fermer l’Alberta, a-t-il illustré. On a besoin d’actions coordonnées à la grandeur du pays.»
La ministre des Ressources naturelles du Québec, Martine Ouellet, a refusé de commenter le sondage. Elle a mis sur pied en juillet une consultation publique qui débutera cet automne, afin d’accoucher d’une stratégie énergétique québécoise.
La société Harris-Décima, mandatée par Énergie propre Canada de Tides Canada, a sondé 1 000 Canadiens au moyen du téléVox, entre le 4 et le 8 juillet 2013. La marge d’erreur du sondage est de plus ou moins 3,1 %.