Temps chaud et sec, air stable et des bourrasques de vent: Dame nature a réuni tous les ingrédients pour que les allergies saisonnières frappent fort en ce début de printemps «bipolaire». Heureusement, il semble que la météo donnera dès jeudi un peu de répit aux personnes aux prises avec des allergies.
«Le temps chaud est arrivé d’un coup très rapidement cette semaine, explique Réjean Ouimet, météorologue à MétéoMédia. Les arbres libèrent leur pollen d’un coup à cause de la température: on voit grossir les feuilles à vue d’œil!»
L’air sec garde le pollen en suspension, alors que les coups de vent l’arrachent des arbres, précise M. Ouimet.
«En une semaine, la concentration de pollen dans l’air a triplé», lance-t-il.
Il faut donc attendre un temps plus humide, voire pluvieux, comme ce qui est prévu jeudi, pour que les particules allergènes se ramassent au sol.
Pour plusieurs patients de l’allergologue Marie-Noël Primeau, de l’Hôpital Montréal pour enfants, la pluie offrira enfin un moment de répit. Beaucoup d’entre eux lui ont fait part de leurs symptômes particulièrement intenses cette année.
Un Québécois sur dix
Au Québec, 11% de la population souffrait d’allergie saisonnière, en 2008. Il faudra attendre 2014 pour avoir des chiffres plus récents et ainsi voir si la tendance est en hausse dans la province, explique Magalie Canuel, conseillère scientifique à l’Institut national de Santé publique du Québec.
Elle déplore toutefois que ce type d’allergie demeure sous-diagnostiqué. Les Québécois gagneraient à consulter un médecin qui peut les aider à déterminer un traitement selon leurs symptômes, estime-t-elle.
«Beaucoup de parents ont tendance à minimiser les symptômes de leurs enfants, mais les allergies peuvent nuire à leur concentration», renchérit Dre Primeau.
Elle explique d’ailleurs qu’il y a une grande variété d’antihistaminiques en vente libre qui aident à atténuer les symptômes. Des antihistaminiques plus forts ou des anti-inflammatoires nasaux peuvent aussi être prescrits.
Pour les symptômes plus coriaces, des vaccins peuvent permettre une désensibilisation à plus long terme. Après trois ou quatre années de traitement hebdomadaire ou mensuel, une personne peut dire adieu aux yeux qui piquent pendant une dizaine d’années.
Compliquer la chose
Certains facteurs exacerbent les allergies saisonnières. Les changements climatiques ont entre autres allongé la durée de pollinisation. Par exemple, la période de pollinisation de l’herbe à poux est passée de 42 à 63 jours, en 10 ans.
Des études ont aussi observé que, depuis quelques années, il y a plus de pollen dans l’air.
La pollution atmosphérique augmente aussi l’allergénicité du pollen, notamment en irritant les muqueuses du corps qui deviennent alors plus réactives.
Cinq conseils pour diminuer les symptômes :
- Fermer les fenêtres de la maison
- Se doucher et se laver les cheveux en rentrant le soir
- Faire sécher les vêtements à l’intérieur
- Attendre la pluie pour faire des activités extérieures
- Privilégier l’après-midi pour ses activités (le pollen se propage principalement entre 8h et midi)