Le taux directeur de la Banque du Canada (BDC) a connu aujourd’hui une huitième hausse consécutive, étant désormais fixé à 4,5%. Comme les sept dernières hausses depuis mars 2022, celle-ci a pour but de stabiliser l’inflation.
Bien que le taux d’inflation annuel ait baissé selon les dernières mesures, passant de 8,1% en juin à 6,3% en décembre, il se situe considérablement plus haut que la cible de 2% de la BDC.
L’inflation qui caractérise actuellement l’économie canadienne est notamment causée par la relance économique suivant la période de ralentissement associée aux premières années de la pandémie de COVID-19. À travers cette relance, une hausse de la demande pour certains produits, comme le carburant, fait monter les prix.
Dans un communiqué, la BDC se dit optimiste par rapport aux impacts de sa décision. En augmentant le taux directeur, les «dépenses en services aux consommateurs et les investissements des entreprises devraient ralentir», avance-t-elle. Selon la BDC, ce ralentissement permettra «à l’offre de rattraper la demande».
La cible de 2% du taux d’inflation est prévue pour 2024, après que celui-ci se sera établi «autour de 3% au milieu de l’année», précise la BDC. Advenant que la cible ne soit plus envisageable, la Banque est prête à hausser de nouveau son taux directeur, «si cela est nécessaire pour ramener l’inflation à la cible de 2%», écrit-elle.
Une décision critiquée
Le porte-parole en matière d’économie et de finances de Québec solidaire, Haroun Bouazzi, se fait critique de la décision, alors que son parti avait demandé une cessation temporaire des hausses du taux directeur. «D’autant plus que les augmentations récentes n’ont pas encore eu leur plein impact sur l’économie», ajoute-t-il par voie de communiqué.
«La hausse d’aujourd’hui va causer encore plus de difficultés aux familles québécoises qui ont déjà de la misère à joindre les deux bouts. Pour de nombreuses personnes, ça veut dire des hausses de loyer ou d’hypothèque», soutient-il.
Quels impacts pour les Montréalais?
Les impacts négatifs de cette hausse mineure, en comparaison des hausses précédentes, devraient être moins importants à Montréal qu’ailleurs au Québec.
«L’effet immédiat se fait sentir chez les gens qui sont propriétaires, ceux qui ont des taux variables, ceux qui sont à renouveler leur taux et ceux qui voudraient contracter un nouveau prêt, affirme Joëlle Noreau, économiste chez Desjardins. Dans la région de Montréal, on a un taux de propriétaires qui est plus bas que dans l’ensemble du Québec et plus bas que dans l’ensemble du Canada», ajoute-t-elle.
Selon Mme Noreau, c’est «l’inflation sur les aliments, le transport et le chauffage» elle-même qui est surtout nocive pour la majorité des Montréalais, et non la hausse du taux directeur, laquelle a pour objectif de limiter cette inflation.