L’Ordre des dentistes veut de meilleures bouches pour tous les Québécois
L’ordre des dentistes du Québec (ODQ) veut comprendre pourquoi environ un Québécois sur deux ne consulte pas un dentiste sur une base régulière.
L’ODQ a lancé jeudi une consultation nationale afin de trouver une solution globale qui considèrera l’aspect social, géographique, culturel et économique.
La solution ne sera pas simple. Si la bonification de la couverture publique peut être envisagée, l’ODQ ne veut pas se borner qu’à l’argent.
Les conclusions seront déposées au gouvernement le 14 avril prochain.
Désenclavé les quartiers
À Montréal, il y a suffisamment de dentistes pour répondre aux besoins de la population, mais certains quartiers sont moins bien desservis, rappelle le doyen de la faculté de dentisterie de McGill, Paul Allison.
«Beaucoup de gens craignent de sortir de leur milieu ou n’ont pas les moyens pour le faire», explique-t-il, conscient qu’il n’est pas évident pour des cliniques privées de desservir les populations de ces quartiers.
Une classe oubliée
Le Dr Allison rappelle aussi que les personnes qui ont un salaire tout juste au-dessus du seuil de la pauvreté n’ont souvent pas d’assurance privée, l’ODQ envisage de proposer d’étendre l’assurance publique ou d’offrir des déductions d’impôt pour une assurance privée.
La couverture universelle ne semble toutefois pas être la panacée, croit le président de l’ODQ, Barry Dolman. À preuve, chez les enfants couverts par le régime public, seulement un sur deux visite le dentiste.
Vieillir avec des dents
Il faut s’attendre à une explosion de caries chez les personnes âgées puisqu’elles vont vieillir avec des dents, prévient Dr Dolman. Souvent malades ou en perte d’autotomie, ces personnes consomment des cocktails de médicaments; des facteurs qui compliquent la tâche des dentistes.
Selon lui, il faut inventer un nouveau système pour traiter tous ces patients qui ne peuvent plus se lever de leur lit ou qui ont de la difficulté à prendre soin quotidiennement de leurs dents.
Manque de ressources
«Ce n’est pas normal qu’à Gaspé, il faut attendre cinq mois avant d’avoir un rendez-vous avec un dentiste et un an pour voir un hygiéniste», déplore le Dr Peter White qui dirigera la consultation.
Il regrette aussi qu’à certains endroits, des dentistes n’aient pas accès aux blocs opératoires ou que des enfants passent une année sur une liste d’attente avant de recevoir une anesthésie générale pour être opérés.
«Il faut pouvoir redistribuer les professionnels adéquatement», a-t-il lancé.