Québec réduira la part minimale des revenus du marché du carbone réservée aux transports en commun. Auparavant fixée à 66%, elle descendra à 25%. Cela «inquiète fortement» l’Alliance Transit, qui milite pour le financement des transports collectifs.
Le regroupement craint que le décret, adopté mercredi, ne vienne compromettre le financement du transport en commun. Il cite une étude gouvernementale de novembre 2021 qui souligne l’importance de trouver différentes avenues pour financer le réseau dans la province.
«Les travaux du Chantier sur le financement de la mobilité ont permis de constater qu’il est impératif de trouver des solutions pérennes pour assurer le financement des réseaux de transport», commente la porte-parole de l’Alliance Transit, Sarah V. Doyon.
Le gouvernement reconnaît lui-même le défi auquel il fait face. Par ce décret, le gouvernement du Québec sème l’inquiétude parce qu’il pourrait aggraver davantage la situation.
Sarah V. Doyon, porte-parole de l’Alliance Transit
Des investissements importants, selon Québec
Il était prévu depuis octobre 2020 que la portion de revenus du marché du carbone dédiée aux transports aux communs soit diminuée, rappelle le ministère de l’Environnement.
«Les réductions de GES dont le Québec a besoin pour atteindre ses objectifs sont immenses et nécessitent de grands moyens», indique le cabinet du ministre Benoit Charette dans un échange de courriel avec Métro.
«Une somme record de 55G$ en projets en transports collectifs étant déjà prévue par notre gouvernement au PQI, il est primordial de pouvoir prendre une plus grande partie du FECC pour des mesures visant à électrifier nos transports, à décarboner nos bâtiments, à réduire les émissions de nos entreprises et à adapter notre territoire au climat qui change. Nous sommes le gouvernement qui a le plus investi en lutte contre les changements climatiques, et en transport collectif, et ce changement ne vient en rien réduire nos moyens pour agir dans ces deux secteurs», commente-t-on.
Les redevances du marché du carbone
Les entreprises qui dépassent les limites d’émissions de gaz à effet de serre paient des unités d’émission au gouvernement. Le total des unités payées pendant une période donnée se nomme le marché du carbone. Au cours de la dernière année, ce sont 1,3 G$ qui sont tombés dans les poches du gouvernement en vertu de cette mesure.
Selon la Politique de mobilité durable, les services en transports en commun doivent être augmentés de 5% par année à l’échelle de la province, ce qui va normalement de pair avec une hausse du financement.