L’UPAC met fin à l’enquête Mâchurer
L’enquête Mâchurer qui vise le financement du Parti libéral du Québec prend fin. C’est ce qu’a annoncé le commissaire à la lutte contre la corruption, Frédérick Gaudreau.
L’enquête, qui a débuté en 2014, portait sur le financement de la formation politique entre 2001 et 2012. L’ancien premier ministre Jean Charest faisait partie des cibles des policiers. C’est notamment ce qui a été révélé dans le livre PLQ inc.
L’Unité permanente anticorruption (UPAC) a demandé au Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) de lui fournir un avis juridique sur l’enquête afin de savoir s’il était légitime de la fermer. «Considérant l’avis juridique obtenu [du DPCP] ainsi que toute la rigueur et les ressources déjà investies dans cette enquête, le commissaire estime qu’il n’y a pas lieu de poursuivre cette dernière et y met donc fin», explique l’UPAC par voie de communiqué.
Pour créer l’avis juridique en question, le DPCP a créé un comité duquel faisait partie l’ancien juge de la Cour d’appel du Québec André Rochon.
Au total, 300 personnes ont été interrogées durant l’enquête. Par ailleurs, des rumeurs circulent selon lesquelles Jean Charest pourrait effectuer un retour en politique au sein du Parti conservateur du Canada. Celui-ci a déjà reçu l’appui de certains de ses confrères, comme le député de la circonscription de Louis-Saint-Laurent, Gérard Deltell.
En réaction à la fin de l’enquête Mâchurer, la cheffe du Parti libéral du Québec, Dominique Anglade, réclame des excuses de la part de l’UPAC.
Elle avait précédemment réclamé la fin de l’enquête en mêlée de presse à l’Assemblée nationale.
En juin dernier, l’UPAC avait présenté ses excuses à un autre député, Guy Ouellette, qui avait fait l’objet d’une enquête. L’UPAC croyait que M. Ouellette était à l’origine d’une fuite de renseignements policiers dans le cadre de l’enquête Mâchurer, portant sur le financement du Parti libéral québécois. Pour ces motifs, on l’avait arrêté le 25 octobre 2017.
Déclaration de Jean Charest
En fin d’après-midi, l’ancien premier ministre Jean Charest a réagi à l’annonce de l’UPAC par l’entremise d’un communiqué. Il dit «prendre acte de la décision» et qualifie d’«injustice» la poursuite de l’enquête pendant presque 8 ans.
«Cette enquête a pesé lourdement sur ma vie personnelle, sur la vie de ma famille, de mes collègues de ma vie politique et de mes collègues actuels. La poursuite de cette enquête était devenue insensée et a été pour moi et pour ma famille une injustice qui nous a été imposée pendant presque 8 ans de notre vie», écrit-il.
Avec la collaboration de Benjamin Aubert.