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Rosaire Sauriol en menait «large»

Photo: www.ceic.gouv.qc.ca

Le vice-président de la firme Dessau, Rosaire Sauriol, en menait «large» à l’Hôtel de Ville de Montréal. Il jouait probablement un rôle au-dessus de Bernard Trépanier dans le système de collusion, a tenté de lui faire dire le procureur de la commission Charbonneau, Me Denis Gallant.

Selon Me Gallant, M. Sauriol avait personnellement accès au président du comité exécutif de l’époque, Frank Zampino. Il recevait de nombreux documents privilégiés, dont des discours du maire, avant qu’ils ne soient publics.

L’interrogatoire de M. Sauriol s’est musclé quelques minutes avant l’heure du dîner alors que Me Gallant tentait de comprendre ce qui l’a poussé à entretenir des relations «d’amitié» avec M. Zampino et M. Trépanier ou avec des entrepreneurs comme Tony Accurso et Paolo Catania.

M. Sauriol s’est borné à dire que ce n’était que du développement d’affaires.

Plus de 1M$ en dons illégaux
La firme Dessau a remis plus de 1M$ en dons illégaux au Parti québécois et au Parti libéral du Québec, de 1998 à 2009.

Le vice-président principal de l’entreprise, Rosaire Sauriol, a poursuivi son témoignage mercredi matin, expliquant qu’il avait orchestré un système de fausses factures pour rembourser les employés et leurs proches qui ont donné plus de 900 000$. Ces dons répondaient aux demandes des organisations politiques.

De cette somme, 600 000$ se sont retrouvés dans les coffres du PLQ et 346 000$ dans ceux du PQ. Quelque 200 000$ n’ont toutefois pas été comptabilisés dans ces sommes parce que Dessau a utilisé un autre réseau de prête-noms pour éviter d’attirer des soupçons.

M. Sauriol a aussi expliqué comment les municipalités ont mis en place des systèmes de collusion autour de 2002 pour contourner la loi 106.

«Avant 2002, un maire choisissait lui-même la firme qui avait les contrats. Après, c’était l’exécutif, mais rien n’a changé», a-t-il expliqué, ajoutant que si les firmes ne finançaient pas les partis, elles n’avaient pas de contrats.

Il a d’ailleurs goûté à cette médecine lorsqu’en 2005, le candidat soutenu par Dessau a perdu l’élection municipale à Blainville. Dessau a vu fondre comme neige au soleil ses contrats l’année suivante, et n’en a plus eu du tout après.

«On n’était plus là… Politiquement, on s’est fait sortir de la ville», a-t-il indiqué.

Il est aussi venu corroborer le témoignage d’un dirigeant de SNC-Lavalin, Yves Cadotte, qui avait affirmé sous serment qu’un système de collusion à la montréalaise était en place à Longueuil. Ce système était toutefois moins onéreux qu’à Montréal.

«On payait aux élections et aux tournois de golf annuel, a-t-il expliqué. La machine la plus lourde, c’était à Montréal.»

Dans la métropole, M. Sauriol a payé environ 50 000$ en argent comptant, chaque année, à Bernard Trépanier, qui était le directeur du financement du parti Union Montréal.

Jamais l’idée de questionner M. Trépanier sur l’utilité de l’argent ne lui est venue, par peur qu’il se voit refuser l’accès au marché montréalais.

«On préférait payer pour ne pas se fermer l’accès à un marché. La démonstration de Blainville est éloquente», a-t-il dit.

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