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SNC-Lavalin et sa mauvaise expérience des compteurs d’eau

Photo: www.ceic.gouv.qc.ca

Des centaines de milliers de dollars investis dans un processus qui suscite le scepticisme; les compteurs d’eau ont laissé un goût amer dans la bouche des dirigeants de SNC-Lavalin,  a expliqué un vice-président de la firme qui poursuit son témoignage lundi devant la commission Charbonneau.

Yves Cadotte a raconté qu’en 2006, la Ville a lancé un appel d’offres qui était truffé de «lacunes».

«C’était clair qu’il y avait des changements majeurs à faire au projet», a indiqué M. Cadotte.

La Ville a reporté deux fois la date limite pour les dépôts. M. Cadotte a commencé à être sceptique par rapport au projet et par rapport aux firmes qui ont été retenues. SNC-Lavalin a mis la pédale douce sur la préparation du contrat après avoir appris que la Ville avait reporté le projet à une date indéterminée.

Quelques mois plus tard, en automne 2007,  la Ville revient avec un nouveau projet, mieux élaboré, mais les échéances sont «irréalistes».

«On n’avait que trois semaines. Une si courte période pour un dossier d’une telle envergure, c’était déraisonnable», a-t-il dit.

Il sent toutefois une ouverture en plaidant pour obtenir un délai supplémentaire auprès du responsable de la gestion de l’eau au comité exécutif, Sammy Forcillo. Ce dernier doit par contre obtenir l’approbation de Frank Zampino, l’ex-président du comité exécutif. La demande est finalement refusée, bien que ce genre de demande soit fréquente pour des projets d’envergure.

«C’est risqué de ne pas répondre à ce genre de demande, parce que si les compagnies le font, elles ont de bonnes raisons», a-t-il expliqué, ajoutant que SNC-Lavalin avait dû abandonner le projet qui a finalement été attribué à plus de 355 M$ avant d’être annulé après un rapport du Vérificateur général de la Ville de Montréal.

C’est d’ailleurs après le départ de M. Zampino, en 2008, que le système de collusion à Montréal s’est estompé, a indiqué M. Cadotte.

Yves Cadotte a conclu son témoignage en avant-midi. La commission Charbonneau entendra maintenant Pierre Lavallée, président de la firme BPR.

Longueuil: un système similaire à Montréal

Argent comptant aux partis politiques municipaux et appels d’offres truqués: Longueuil avait un système de collusion similaire à celui en place à Montréal.

Yves Cadotte, de la firme SNC-Lavalin, a expliqué devant la commission Charbonneau que sa firme ainsi que Dessau, CIMA+, Génivar et SM se partageait les contrats dans un cartel où les firmes ont donné aux partis des ex-maires Jacques Olivier et Claude Gladu.

En 2005 et en 2009, M. Cadotte estime avoir donné en argent comptant des dizaines de milliers de dollars à ces deux formations politiques.

Si les firmes savaient quels contrats elles allaient obtenir à l’avance, elles ne devaient toutefois pas verser une ristourne pour chaque contrat, contrairement au système mis en place par Bernard Trépanier, à Montréal, a précisé M. Cadotte.

SNC-Lavalin qui était bien établie sur la Rive-Sud de Montréal n’a jamais été capable de percer le marché de la couronne Nord.

«SNC-Lavalin ne se qualifiait pas sur les contrats», a-t-il indiqué, encore étonné que sa firme qui réalise des contrats à travers le monde n’ait pas les qualités requises pour travailler dans cette région.

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