Les salaires pourraient augmenter prochainement au Québec. C’est du moins le constat établi par le vice-président, économiste en chef et stratège au Mouvement Desjardins, Jimmy Jean.
Selon des études, 71% des gestionnaires d’entreprises se préparent à augmenter le salaire de leurs employés. L’inflation montante se cacherait derrière cette hausse. En raison de l’augmentation de l’inflation, les salaires réels et le pouvoir d’achat des ménages sont à la baisse.
«De plus en plus, avec les négociations des conventions collectives qui se déroulent présentement, les employeurs se préparent à hausser les salaires, a analysé M. Jean lors de l’événement Perspectives 2022, organisé par CFA Montréal. On le voit, les travailleurs prendront une plus grosse part des revenus nationaux.»
En ce qui concerne l’emploi, le Canada se distingue de manière positive pour l’ampleur de sa reprise à l’échelle mondiale. «Si on regarde le taux de participation, le Canada semble avoir presque totalement récupéré son niveau prépandémique, explique M. Jean. Pourtant, lors de la crise économique de 2008, la reprise de l’emploi avait été particulièrement difficile ici, lorsqu’on la compare avec d’autres pays.»
Les baby-boomers et les quarantenaires plus riches
Mauvaise nouvelle pour les premiers acheteurs: les taux d’intérêt reliés aux achats immobiliers continueront de monter, et la capacité d’achat des ménages s’en verra réduite à court terme. Toutefois, l’augmentation des prix diminuera, et se trouvera à un niveau plus faible qu’au cours des dernières années.
On n’est pas inquiet, on n’assistera plus à l’hécatombe des dernières années.
Jimmy Jean, vice-président, économiste en chef et stratège au Mouvement Desjardins
L’inventaire immobilier atteindrait un niveau historiquement bas. Les emprunts immobiliers seront en hausse, de même que le nombre d’investisseurs immobiliers. Le nombre de premiers acheteurs sera toutefois à la baisse.
Ainsi, l’inégalité de l’augmentation de la richesse entre les différents groupes d’âge s’accroît. La génération des baby-boomers voit sa richesse augmenter, de même que celle des 40 à 49 ans. Une variation de richesse «très faible» est toutefois constatée chez les 20 à 29 ans.
«Cela fait en sorte que les générations plus jeunes auront plus de difficulté à accéder aux propriétés, indique M. Jean. Le gouvernement aura fort à faire en termes de mesures pour les aider. Et les jeunes seront plus portés à demander des augmentations de salaire.»
Au cours de la dernière année, les propriétaires immobiliers se sont enrichis en moyenne de 55 000 $ par année. Cette hausse se chiffre à 13 000 $ chez les locataires.