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Priorisation des soins: feu vert des ordres professionnels

L'ancien hôpital Hôtel-Dieu de Montréal. Photo: Josie Desmarais/Métro

Trois ordres professionnels importants encadrant la pratique des travailleurs de la santé appuient le protocole de priorisation des soins présenté par le gouvernement, dont le Collège des médecins.

Québec a dévoilé son «Guide pour la priorisation et la gestion des hospitalisations en courte durée en contexte de pandémie» qui pourrait baisser le niveau de soins donnés aux malades si les hôpitaux venaient à déborder. Ce guide pourrait servir pour une durée de quatre à six semaines. Parmi les mesures qui seront prises, on arrêtera de retenir le virus de s’incruster dans les établissements de santé pour mobiliser les ressources humaines dans les soins.

On veut aussi s’assurer que toutes les hospitalisations soient pertinentes, pour limiter les entrées et accélérer les sorties des patients. Des patients pourraient être soignés à l’extérieur des établissements de santé, avec l’aide de volontaires et de proches. Ultimement, on pourrait revoir la qualité minimale des soins prodigués aux patients.

«Au lieu de donner un soin A+ à tout le monde, l’idée du plan de contingence dans le réseau de la santé serait de donner des soins B à plus de gens», a vulgarisé la sous-ministre de la Santé, la Dre Lucie Opatrny en conférence de presse mardi.

Difficile, mais nécessaire

Mercredi, les ordres professionnels regroupant les médecins, les infirmières et les pharmaciens ont donné leur aval au protocole de priorisation des soins, dans un avis conjoint.

«La cinquième vague de la pandémie crée une situation exceptionnelle dans les hôpitaux pour les 4 à 6 prochaines semaines. Les prévisions quant au nombre de patients hospitalisés, tant dans les unités de soins qu’aux soins intensifs, confirment que les capacités du réseau de la santé ont atteint un point de saturation», écrivent les trois ordres dans cet avis.

En raison de la conjoncture actuelle, les «situations urgentes et vitales» doivent être priorisées. Les ressources matérielles et humaines se faisant rares, la pertinence des hospitalisations doit être remise en question et la possibilité de soigner les patients à la maison envisagée, lorsque cela est possible.

Bien que leurs membres seront toujours tenus de respecter leur ordre déontologique, les organisations conviennent que l’interprétation des codes de déontologie «devra tenir compte de la disponibilité des ressources, au moment où les soins auront été prodigués ou les services offerts».

Inquiétudes

Avec les nouvelles mesures, si les hospitalisations continuent à augmenter, les proches aidants seront davantage sollicités. La situation inquiète le Regroupement des aidantes et aidants naturels de Montréal (RAANM).

«Nous sommes troublés par l’envergure des tâches demandées aux personnes proches aidantes envers leurs proches malades, en perte d’autonomie ou non autonomes», indique le RAANM dans un communiqué.

«Le constat est là: les soins à domicile de qualité, gratuits et en nombre suffisant ne répondent pas aux besoins de gens depuis trop longtemps. Avec le contexte actuel, à quoi pourrons-nous nous attendre une fois la crise passée?», se demande-t-on.

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