Alors que la menace du nouveau variant Omicron, plus transmissible, plane sur la planète, le gouvernement du Canada met de côté 4,5 G$ pour assumer les possibles coûts qui pourraient y être liés, en plus des presque 10 G$ déjà budgétés pour l’année en cours.
La ministre des Finances, Chrystia Freeland, en a fait l’annonce mardi après-midi lors de son allocution virtuelle sur la mise à jour économique et budgétaire de 2021.
«Nous réservons un montant supplémentaire de 4,5 G$ pour assumer les nouveaux coûts possibles associés à la lutte contre le nouveau variant Omicron et à d’autres hausses de cas de COVID-19, notamment des dépenses à l’égard des mesures aux frontières et des mesures de soutien au revenu et aux entreprises», a-t-elle déclaré.
Le nouvel énoncé économique permet de faire le point sur l’état de santé de l’économie canadienne après 21 mois de pandémie et un taux d’inflation qui menace de faire dérailler la relance économique.
Plus de 8 G$ de nouvelles dépenses ciblées
En tout, Ottawa prévoit investir 8,1 G$ sur cinq ans dans des mesures spécifiques pour lutter contre la pandémie de COVID-19.
Plus de 1,7 G$ seront déboursés sous peu pour l’achat de 184 millions de tests de dépistage rapides et 2 G$ pour l’achat de médicaments antiviraux contre la COVID-19. Ottawa réserve également 421 M$ pour améliorer la qualité de l’air dans les écoles, les bâtiments communautaires ainsi que dans les petites entreprises.
Pour le coût de 100 M$, le gouvernement prolonge de trois mois, soit jusqu’au 31 mars prochain, son programme de prêts offerts aux entreprises à court de liquidité pour relancer leurs activités. Il compte aussi créer le Fonds pour la résilience des travailleurs du secteur des spectacles sur scène du Canada, à hauteur de 62 M$, afin de les appuyer dans de nouvelles initiatives.
Les aînés qui bénéficient du Supplément de revenu garanti pourront recevoir des paiements ponctuels s’ils ont été défavorisés par les prestations d’urgence prises en compte dans le calcul de leurs revenus. Un total de 742 M$ est réservé aux personnes qui se sont retrouvées dans cette situation.
Pour leur part, les étudiants qui ont touché la Prestation canadienne d’urgence sans y avoir droit, mais qui avaient droit à celle des étudiants (PCUE), pourront obtenir un allègement de leur dette équivalent à ce qu’ils auraient du recevoir avec la PCUE. Pour ces cas précis, l’incidence budgétaire s’élève à 68 M$.
D’autres investissements prévus
Par ailleurs, la ministre Chrystia Freeland, qui est aussi vice-première ministre, a annoncé d’autres investissements importants dans le cadre de sa mise à jour économique et budgétaire.
Pour faire face aux hausses de prix, Ottawa offre seulement une bonification de 100 $ de la déduction octroyée aux personnes en télétravail pour les années 2021 et 2022. Les enseignants pourront quant à eux obtenir un crédit d’impôt de 25%, plutôt que de 15%, pour l’achat de fournitures scolaires, jusqu’à concurrence de 1000 $.
Pour contrer l’inflation qui est en partie causée par une trop grande pression sur la chaîne d’approvisionnement, le gouvernement de Justin Trudeau entend, à court terme, injecter 50 M$ pour aider les ports du pays à acquérir une plus grande capacité d’entreposage.
D’ici 2027, le gouvernement fédéral versera 40 G$ dans le but d’indemniser les enfants autochtones qui ont été retirés de leur famille pour être placés et pour entreprendre des réformes à long terme du système de protection de l’enfance. Dès cette année, 16 G$ seront dégagés en ce sens.
De plus, Ottawa injectera 85 M$ en 2022 pour traiter davantage de demandes de résidences permanente et temporaire, en plus de réduire les délais de traitement dans les «secteurs clés» touchés par la pandémie. L’accueil de 40 000 réfugiés afghans et leurs familles coûtera 1,3 G$ sur six ans.
Le déficit de l’an dernier se chiffre finalement à près de 328 G$, soit moins que les 354 G$ initialement prévus, s’est réjouie la ministre des Finances. Pour 2021-2022, il sera de 10 G$ de moins qu’anticipé, soit près de 145 G$, a-t-elle ajouté.
L’atteinte de l’équilibre budgétaire serait perceptible dans un horizon de cinq à six ans. Les soldes budgétaires négatifs s’accumuleront au moins jusqu’en 2026-2027, mais pourraient disparaître à compter de l’année suivante.