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CHRONIQUE – Me trouvais, peu avant la pandémie, dans une favela brésilienne, assistant aux pires horreurs du régime Bolsonaro.
Parmi elles, la déforestation massive, quelques centaines de kilomètres plus loin, de l’Amazonie. Poumons planétaires où certains fragments produisent, dorénavant, davantage d’émission de CO2 que l’inverse. La scène allait m’inspirer, sinon provoquer, cette psychose littéraire parue peu après dans La terre est une poubelle en feu:
«Des embryons de régimes totalitaires poussent comme des champignons toxiques, et ce, dans nos cours arrières. La planète flambe à grands feux. Les libertés civiles reculent partout, corollaire d’un populisme omnipotent. Les ressources névralgiques s’amenuisent. Avouons tout de même qu’il s’agit [re: la COVID] d’un sacré bon réchauffement à l’autre réchauffement, climatique, celui-là.»
Sans prétention prophétique, ce souvenir m’est revenu à l’esprit à la suite de la clôture de la plus récente farce de dimension planétaire, celle de la COP26. Rassemblant les grands (et surtout petits) dirigeants mondiaux, ce show minable, assimilable à un épisode (cette fois volontaire) de mauvaise téléréalité, allait à nouveau s’écraser sur l’autel des paroles creuses, poudre aux yeux et autres insignifiances sauce Bo-Bo. De dire l’un de leurs principaux porte-parole, le néo-ministre (en charge) Guilbeault: «Je ne suis pas convaincu que le lobby des énergies fossiles a réussi à atténuer la portée des engagements de Glasgow.»
Un affront
Grosse ambition, mon Steven. Mais au jeu de la sémantique, nul n’est dupe: encore une fois, le show de boucane – au propre et au figuré – constitue un affront à l’intelligence citoyenne. Beau bravo, aussi, pour la scène consistant à balancer une pièce de monnaie à même la fontaine de la chance. Celle-ci devient aujourd’hui, du fait de la négligence politicienne, la seule voie d’évitement à l’extinction de masse annoncée.
Parce que si les experts assurent que la limite d’un réchauffement de 1,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle est vitale, d’ailleurs au sens fort du terme, les «engagements» de la dernière mascarade nous dirigent tout droit vers un réchauffement de… 2,4 °C. Probablement davantage, en fait, comme il est improbable que l’ensemble desdites promesses soient tenues. De quoi être fiers, les copains. Nos enfants et petits-enfants, les vôtres compris, vous remercient d’avance. La poisse.
C’est ainsi qu’avant même ce nouvel échec, les derniers rapports pertinents de la Banque mondiale établissaient à 220 millions le nombre de réfugiés climatiques d’ici 2050. Pas EN 2050, mais D’ICI 2050. Demain matin, donc. Quand je pense aux identitaires obsédés par ce qu’ils qualifient aujourd’hui «d’immigration massive», disons qu’un sacré party de panique nationale les attend au coin de la rue. Noyade collective? Ok, mais en français, svp.
La CIA devait enchaîner en avertissant le Pentagone du pire: des guerres climatiques, incluant celles afférentes à la quête de ressources naturelles, seront déclenchées d’ici… 2040. Ce soir, en bref. Un repère de wokes-gaucho-alarmistes, la CIA? Pas sûr. Territoires engloutis par la hausse des océans, sécheresses ailleurs, famines et morts. De toute beauté.
En conclusion, un combo de Brel et Einstein:
La pire forme d’absurdité est d’accepter ce monde tel qu’il est aujourd’hui, et de ne pas lutter pour un monde comme il devrait l’être. (JB)
Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire. (AE)
Désolé, les gars.