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Santé: une partie des employés non vaccinés pourront travailler

Photo: iStock

Le décret gouvernemental obligeant la vaccination des travailleurs de la santé permet aux infirmières et autres employés qui ont contracté la COVID-19 dans les six derniers mois de continuer à exercer leurs fonctions. Même s’ils ne sont pas vaccinés.

Le décret, dont l’application a été retardée de 30 jours, exige que les travailleurs qui ne sont pas «adéquatement protégés» contre la COVID-19 soient suspendus et que leurs ordres professionnels suspendent ou limitent leur permis d’exercice.

Sont considérés comme «adéquatement protégés» les travailleurs qui ont reçu leurs deux doses de vaccin, ou une dose du vaccin Janssen depuis au moins 14 jours. Sont également protégées les personnes qui ont contracté la COVID-19 et ont reçu une dose de Moderna, Pfizer ou AstraZeneca depuis au moins sept jours.

Quant aux personnes qui ont contracté la COVID-19 depuis moins de six mois, elles sont considérées comme «adéquatement protégées». Ces employés pourront donc continuer à travailler même s’ils n’ont reçu aucune dose de vaccin.

L’expert en virologie de l’Institut national de la recherche scientifique (INRS) Alain Lamarre indique que, d’un point de vue immunologique, cette décision est conforme aux données probantes. 

«En effet, il a été démontré dans plusieurs études que l’immunité naturellement acquise suite à l’infection protège adéquatement contre la réinfection et diminue de façon importante les risques de transmission du virus», explique-t-il. 

Démarches judiciaires en cours

D’abord prévu pour le 15 octobre, le décret sur la vaccination obligatoire dans le réseau de la santé doit entrer en vigueur le 15 novembre. Entretemps, une avocate montréalaise a déjà entamé des démarches judiciaires afin de le faire suspendre.

En effet, Me Natalia Manole a déposé mardi dernier une demande en contrôle judiciaire et ordonnance de sauvegarde à la Cour supérieure du Québec afin de demander la suspension de l’application du décret jusqu’à ce que la cour puisse statuer sur sa constitutionnalité.

Selon l’avocate, qui représente plus d’une centaine d’infirmières, le décret «ne tient pas compte de l’intérêt public», comme elle l’a affirmé au micro de Tout un matin mardi. 

Me Manole craint de voir des fermetures de départements, des opérations de chirurgie ou des radiographies reportées, mais aussi «des dizaines de milliers de personnes sans médecin de famille».

En imposant la vaccination obligatoire aux intervenants de la santé et des services sociaux, le gouvernement du Québec souhaite prévenir une hausse des cas et des hospitalisations dans un contexte de quatrième vague de COVID-19 qui coïncide avec la hausse rapide du variant Delta.

Québec estime également que la mesure protégera la capacité du réseau à offrir ses services, dans un contexte où les ressources sont déjà extrêmement sollicitées.

En date de lundi dernier, plus de 4330 infirmières n’étaient pas pleinement vaccinées, avait indiqué le président de l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ), Luc Mathieu, à l’antenne de RDI. Selon le ministre Christian Dubé, les différents scénarios de contingence laissaient entrevoir la perte d’au moins 12 000 employés si les suspensions étaient appliquées dès vendredi.

Avec la collaboration de Sami Bouabdellah.

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