Des éducatrices de CPE veulent déclencher une grève en septembre
Un regroupement d’éducatrices et travailleuses des Centres de la petite enfance (CPE) représenté par la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) ira à la rencontre de ses 11 000 membres afin d’obtenir un mandat de grève de 10 jours pour le mois de septembre, et ce dans toutes les régions du Québec.
Sans convention collective depuis le printemps 2020, le plus important regroupement du personnel des CPE au Québec espère faire bouger les choses alors que «les négociations tournent au ralenti alors que les problèmes s’aggravent».
Pour la représentante du secteur des CPE à la FSSS-CSN, Stéphanie Vachon, il y a urgence à ce que le ministre Mathieu Lacombe règle le dossier rapidement.
«Épuisées, on semble assister à une opération de relations publiques. D’un côté, le ministre de la Famille dit vouloir multiplier les places, admet publiquement que nous sommes sous-payées et victimes d’une pénurie de main-d’œuvre sans précédent. En réalité, les mandats patronaux et l’argent sont absents à la table de négociation.», déclare-t- elle dans un communiqué.
Prévue pour septembre dans une période compliquée et anxiogène pour de nombreux parents, le regroupement d’éducatrices des CPE déclare voir cette grève comme une action de dernier recours.
« Les parents, qui nous écrivent par milliers, sont reconnaissants de notre dévouement et appuient nos revendications légitimes. On souhaite attirer des recrues formées pour assurer un service de haute qualité, pour le bien des familles québécoises.»
Lucie Longchamps, vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN)
Un radio d’éducatrices formées de 1 sur 3
Selon les données recueillies par l’Association des enseignantes et enseignants de techniques d’éducation à l’enfance à la demande de la fédération, le programme de formation n’est pas aussi attractif et qu’en conséquence, les diplômes sont en chute libre depuis 2016. Une pénurie de main d’oeuvre qui se voit couplée à une pénurie de places, alors que la liste d’attente pour une place en garderie atteignait des sommets récemment avec 51 000 noms.
Face à cette situation critique le gouvernement a changé les règles, en créant une nouvelle catégorie de salariés, les remplaçantes temporairement qualifiées (RTQ). Une solution à court terme qui emploie des personnes n’ayant pas complété leur formation et qui maintient le ratio d’éducatrices formées à 1 sur 3, ce que déplore la fédération. «Quel message transmet-on aux personnes qui ont étudié trois ans à la technique ? Nous rentrons dans une spirale de dévalorisation qui va faire plus de mal que de bien », déclare Lucie Longchamps.
Les revendications du FSSS-CSN résident dans une augmentation des salaires équitable, plus de moyens pour prodiguer des meilleurs services aux enfants notamment ceux à besoins particuliers ainsi que «du temps pour la planification du dossier de l’enfant et pour la gestion de la cuisine.»
«Nous ne réclamons pas la Lune au gouvernement. Nous voulons seulement assurer la pérennité du réseau des CPE par un juste retour du balancier après avoir fait les frais des coupes budgétaires durant trop d’années », revendique Stéphanie Vachon.