Les VUS, un enjeu de sécurité et de santé publique selon Équiterre
Équiterre souhaite que les gouvernements reconnaissent la hausse des camions légers (VUS, camionnettes et fourgonnettes) comme un enjeu de sécurité et de santé publique. L’organisme affirme que les camionnettes et VUS sont plus dangereux lors d’une collision.
Le rapport lancé par le groupe environnemental «met en lumière l’omniprésence et l’influence de la publicité automobile au Canada» concernant l’achat de véhicules énergivores comme les véhicules utilitaires sport (VUS).
«Les VUS ont 28% plus de chances de causer la mort du conducteur de l’autre véhicule que les voitures standards. En raison de leur hauteur, les VUS sont plus susceptibles de blesser un piéton à la hanche ou aux jambes que les voitures standards», résume le rapport.
L’organisme s’inquiète de voir le nombre de ventes de camions légers augmenter. «Augmentation de 280% des ventes de camions légers entre 1990 et 2018 alors qu’ils émettent en moyenne +31% de GES que les voitures standards», indique l’organisme.
Pour Équiterre, le lien entre augmentation des ventes de ce type de véhicules énergivores et omniprésence de ce type de véhicules dans les publicités automobile est réel.
«Dans les journaux et les magazines, les camions légers sont représentés en abondance par rapport aux plus petites voitures : ils apparaissent dans 79% des publicités automobiles» – Rapport Équiterre
Pour réaliser les objectifs de carboneutralité du Canada en 2050, Équiterre propose de réglementer la publicité automobile autour des véhicules énergivores. «La plupart des secteurs réduisent leurs émissions, alors que celles du secteur des transports stagnent.»
«Le secteur automobile est le deuxième plus grand investisseur en publicité numérique. En 2019, sa part s’élevait à 19% soit 1,6 G$» – Rapport Équiterre
Le manque d’informations quant aux répercussions de l’utilisation de ces véhicules est pointé du doigt. Équiterre demande aux gouvernements «l’obligation d’inclure les émissions de CO2 et la consommation de carburant et restreindre la représentation de la nature dans les publicités».
Le ministère de l’Environnement veut «électrifier» le Québec
Contacté pour commenter ce rapport, le ministère de l’Environnement admet que le «secteur des transports est responsable à lui seul de 44,8 % des émissions de GES du Québec. Plus précisément, le transport routier représentait 79,6 % des émissions du secteur des transports, soit 35,6 % des émissions totales de GES.»
Ainsi, pour atteindre les cibles de carboneutralité, le Ministère fait valoir que des efforts sont faits, notamment dans l’électrification du parc de véhicules du Québec. «L’objectif : 1,5 million de véhicules électriques sur les routes du Québec en 2030», expliquent les services du ministère de l’Environnement.
«Le rehaussement de la norme véhicules zéro émission (VZE) fera en sorte que les manufacturiers automobiles devront vendre de plus en plus de voitures électriques et donc en faire la publicité» – Ministère de l’Environnement
Près de la moitié de toutes les immatriculations de VZE neufs ont été effectuées au Québec, en hausse de 41,1 % par rapport à 2018, selon Statistique Canada.
En novembre dernier, le Québec a interdit la vente de véhicule neuf à essence dès 2035, devançant les plans du Canada qui, lui, voulait les proscrire à partir de 2040.