Le gouvernement Legault veut impliquer les entreprises de la province pour accélérer la cadence de la vaccination contre la COVID-19 au cours des prochains mois tout en évitant de surcharger le réseau de la santé.
La province a atteint jeudi un record de vaccination contre la COVID-19, alors que 38 400 doses ont été injectées. La cadence devra toutefois s’accélérer si le gouvernement Legault souhaite atteindre sa cible d’offrir au moins une dose d’un vaccin contre le coronavirus à tous les Québécois qui le souhaitent d’ici au 24 juin.
«On a un réseau de la santé qui est fragile en ce moment, où tous nos employés continuent de faire des efforts. Mais à un moment donné, dans une guerre, il faut que d’autres acteurs prennent le relais», a évoqué vendredi matin le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, lors d’une conférence de presse virtuelle.
Impliquer le secteur privé
Le réseau de la santé entend ainsi s’associer avec plusieurs entreprises, comme CAE, afin qu’elles prennent part à cet effort collectif. Les entreprises qui prendront part à ce projet devront s’engager à vacciner 15 000 à 25 000 personnes entre les mois de mai et d’août, soit autant leurs employés que ceux des lieux de travail voisins et des membres de la communauté. Elles ont jusqu’au 29 mars pour s’inscrire en ligne, à partir d’aujourd’hui.
«C’est un gros engagement», a reconnu le ministre, qui a reçu jeudi sa première dose du vaccin d’AstraZeneca contre la COVID-19. Les entreprises participantes à ce projet, qui peuvent s’inscrire en ligne dès aujourd’hui, le feront de façon bénévole, a-t-il d’ailleurs précisé. Québec fournira toutefois gratuitement les vaccins, l’équipement de protection et une formation aux employés que des entreprises mobiliseront à titre de vaccinateurs.
«Nos entreprises ont la main-d’œuvre, la capacité de mobilisation et nous, on va amener l’expertise», a résumé le directeur de la campagne de vaccination contre la COVID-19 au Québec, Daniel Paré.
«Notre objectif, c’est d’enlever de la pression sur le réseau de la santé.» -Christian Dubé, ministre de la Santé et des Services sociaux
Relance économique
Ainsi, entre 20 et 50 pôles de vaccination seront définis d’ici au mois prochain dans les différentes régions du Québec. Les entreprises sélectionnées seront responsables de la mise en place de ceux-ci, qui pourraient commencer à opérer le 1er mai, voire plus tôt.
«D’ici Pâques, on commence à vacciner», a affirmé le président et chef de la direction de CAE, Marc Parent, qui a pris part à cette conférence. L’homme d’affaire a d’ailleurs confirmé que l’entreprise procède actuellement à la mise en place d’un pôle de vaccination de 12 000 pieds carrés sur le site de son siège social, situé dans l’arrondissement de Saint-Laurent.
«On veut que les Québécois et les Québécoises aient accès au vaccin le plus vite possible afin de réduire la pression sur le réseau de la santé, mais aussi de relancer l’économie et de retrouver notre vie normale», a-t-il ajouté.
Ce projet devrait permettre à terme d’offrir deux doses de vaccin contre la COVID-19 à 500 000 Québécois d’ici à la fin de l’été.
Actuellement, on ignore quelles sont les autres entreprises qui prendront part à cette initiative. Plusieurs acteurs du milieu économique ont toutefois salué ce projet, vendredi. C’est notamment le cas de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) et du Conseil du patronat du Québec.
«En février dernier, la moitié des dirigeants de PME québécoises s’inquiétaient du lent déploiement des vaccins au pays, c’est pour cela que l’annonce d’aujourd’hui et la mobilisation du milieu des affaires sont une excellente nouvelle», a notamment réagi le vice-président à la FCEI au Québec, François Vincent.
Jusqu’à 70 000 doses par jour
Afin de réussir d’offrir une première dose du vaccin à au moins 5 millions de Québécois d’ici la Fête nationale, le gouvernement Legault devra atteindre une moyenne de 50 000 doses injectées par jour.
Or, au cours des sept derniers jours, le réseau de la santé a plutôt vacciné, en moyenne, 31 701 personnes par jour. Dans un effet de rattrapage, la cadence pourrait donc s’accélérer pour atteindre dépasser 70 000 doses injectées quotidiennement dans la province à partir de mai ou de juin, a soulevé Christian Dubé. Une cible qu’il espère atteindre grâce à l’implication d’entreprises, mais aussi de pharmacies à travers la province, notamment à Montréal.
Tous les Québécois de 65 ans et plus peuvent maintenant prendre un rendez-vous pour obtenir un vaccin contre la COVID-19. Elle s’étendra dans les prochains mois aux moins de 60 ans, en donnant la priorité aux personnes qui ont des problèmes de santé et aux travailleurs essentiels.