Québec souhaite aider les enfants qui doivent témoigner en cour
Québec travaille à accompagner les enfants qui doivent composer avec le système de justice. Le gouvernement de François Legault versera un montant annuel récurrent de 2,1 M$ afin d’aider les mineurs à témoigner en cour.
Les sommes serviront essentiellement à élargir le Programme enfant-témoin à la grandeur de la province, a annoncé mercredi le ministre de la Justice, Simon Jolin-Barrette.
Mis sur pied en 2011 par le Centre d’aide aux victimes d’actes criminels (CAVAC) de l’Outaouais, le programme offre à des mineurs qui s’apprêtent à témoigner une trentaine d’heures de «préparation».
«Les termes employés en salle de cour sont inconnus pour la plupart des enfants. Les questions formulées, ce ne sont pas nécessairement des questions auxquelles ils sont habitués de répondre», a expliqué la directrice générale du CAVAC, Kathleen Dufour, qui accompagnait le ministre Jolin-Barrette à Montréal.
Mme Dufour assure par ailleurs que les 25 à 30 heures passées avec l’enfant ne visent en aucun cas à faire pencher son témoignage d’un côté où de l’autre. D’ailleurs, dans ses dix ans d’existence, jamais le programme n’a mené à décrédibiliser le témoignage d’un mineur, a-t-elle soutenu mercredi.
«On ne travaille jamais avec les faits de la cause. Quand on parle de donner des compétences aux enfants pour témoigner, c’est dans le comment.» – Kathleen Dufour, directrice générale du CAVAC
Pas juste les mineurs
L’enveloppe de 2,1 M$ annoncée par le ministre Jolin-Barrette servira à embaucher 23 ressources dans les différentes régions du Québec. Et elle ne permettra pas d’accompagner que les mineurs.
Le programme nouvellement financé par Québec s’adressera également aux «témoins vulnérables» dans des dossiers d’actes criminels. Il répond de ce fait à deux recommandations d’un rapport déposé à l’Assemblée nationale par un comité d’expert indépendant, a soutenu le ministre.
L’automne dernier, cet épais document de 190 recommandations demandait notamment au gouvernement provincial d’étendre «enfant-témoin» à travers le Québec en plus de le rendre disponible pour les victimes d’agressions sexuelles ou conjugales.
Pour le reste, maintient M. Jolin-Barrette, les appels à l’action du rapport sont toujours à l’étude. L’implantation d’un tribunal spécialisé en matière de violences sexuelles fait toujours du chemin. La mise sur pied à Québec d’un Secrétariat à la coordination et à l’intégration des actions en matière de violences sexuelles et conjugales «est à voir».
«Pour moi, ce qui est important, c’est de réussir à remplir les recommandations dans les meilleurs délais», a signifié l’élu caquiste.