COVID-19: intervention réclamée dans le CHSLD le plus infecté de Montréal
Des résidents du CHSLD montréalais le plus infecté à Montréal crient à l’aide. Ils demandent une intervention immédiate du gouvernement pour éviter une flambée supplémentaire des cas.
Le centre gériatrique Maimonides, dans Côte Saint-Luc, rapportait en date d’avant-hier plus de 40 cas actifs de COVID-19 parmi les résidents. Il s’agit du chiffre absolu de cas le plus élevé sur l’île de Montréal. D’autres institutions ont toutefois des proportions plus élevées de personnes touchées.
À l’intérieur des murs et chez les familles des résidents, la nervosité se fait ressentir. Le Comité de défense des familles du CHSLD a donc organisé une manifestation jeudi après-midi, pour attirer l’attention du premier ministre et du ministre de la Santé.
Il propose l’envoi immédiat de la Croix-Rouge à l’intérieur des murs de l’établissement.
Le père de Joyce Shanks réside à Maimonides. Selon elle, le ratio professionnel de la santé/résident est «inimaginable», actuellement. «En manque de staff, c’est qui, qui prend le temps de parler avec mon père? C’est l’isolation totale», dénonce-t-elle.
«Ça prends des bras», martèle-t-elle.
Le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, est bien conscient de la flambée observée dans le centre d’hébergement. Il a mandaté ses équipes de déposer un plan, attendu aujourd’hui ou demain.
«J’ai demandé qu’on puisse agir rapidement, si on devait envoyer du personnel supplémentaire», a-t-il signalé en conférence de presse.
Toujours de la mobilité de personnel?
Le Centre intégré de santé et de services sociaux (CIUSSS) du Centre-Ouest-de-l’Île-de-Montréal, qui régit Maimonides, maintient qu’il n’y a pas de pénurie sur le terrain.
Selon le Comité de défense des familles du centre, la mobilité de personnel cause toujours des dégâts à Maimonides.
«Le manque de personnel, notamment la pénurie importante d’infirmiers autorisés et de préposés aux bénéficiaires, oblige le personnel infirmier à travailler sur plusieurs étages ou plusieurs ailes, y compris entre les zones chaudes et les zones froides», constate-t-on dans un communiqué de presse.
Mardi, le ministère de la Santé et des Services sociaux créait un «registre» pour encadrer la mobilité des employés du réseau. Le passage de «zone chaude» en «zone froide» avait fortement affecté le nombre d’éclosions dans le réseau des soins de longue durée à la première vague de la pandémie.
Selon l’autorité locale de santé, la mobilité du chaud vers le froid n’existe pas à Maimonides. «Des représentants du Service de santé publique ont visité le Centre gériatrique vendredi, a ajouté cette semaine le PDG du CIUSSS, Lawrence Rosenberg. Bien que leur rapport officiel n’ait pas encore été publié, ils ont déjà communiqué avec nous pour confirmer leur approbation des mesures que nous avons mises en place. Plusieurs améliorations mineures ont été recommandées et implantées.»
Demandes de dépistage rapide
Joyce Shanks remarque que le dépistage pour certains membres du personnel est volontaire au centre gériatrique de Côte Saint-Luc. Le Comité de résidents demande plutôt des tests «de dépistage hebdomadaire obligatoire pour toute personne entrant dans l’édifice».
M. Rosenberg soutient pour sa part avoir fait «une proposition de projet pilote de dépistage rapide» au ministère de la Santé et des Services sociaux.
En début de semaine, le premier ministre François Legault avait assuré que tout était sous contrôle dans le réseau des CHSLD. Ce sont plutôt les résidences privées pour aînés qui posent problème, selon lui.