Plusieurs ont toujours espoir de passer la période des Fêtes en compagnie de leurs proches, malgré la pandémie. Les autorités sanitaires suggèrent à la population d’éviter de simplement se faire tester à l’avance pour éviter des éclosions.
Lors d’une apparition sur le plateau de Tout le monde en parle, en octobre, la légende de la culture québécoise Yvon Deschamps a raconté que ses proches s’étaient fait tester et s’était isolé avant de célébrer son 85e anniversaire au courant de l’été. L’objectif était d’éviter la contamination de la COVID-19.
Les enfants et petits-enfants «ont sauté dans l’auto, et on s’est câlinés et on s’est collés», a-t-il décrit.
Une telle stratégie de dépistage appliquée à l’échelle provinciale à l’approche de Noël et du jour de l’An s’avérerait complexe. «Si vous n’avez pas de symptômes ou vous n’avez aucun facteur de risque ou d’exposition à la maladie (une personne malade, un lien physique avec un lieu en éclosion, etc.), le test pourrait vous donner une fausse certitude de ne pas être contaminé», indique Marie-Louise Harvey, porte-parole du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS).
«Comme pour beaucoup d’autres choses, il faudra ajuster cette fête à la réalité de la pandémie et donc, il se peut que le temps des Fêtes soit un peu différent cette année.» -Marie-Louise Harvey, du ministère de la Santé et des Services sociaux
Le résultat d’un test de dépistage négatif n’est donc pas une garantie. «Si je me fais infecter [maintenant], et je me fais tester demain, le test risque d’être négatif. Ça prend deux-trois jours pour que l’infection puisse être détectée», soutient Benoît Mâsse, professeur à l’École de santé publique de l’Université de Montréal.
Pour que le processus soit efficace et sécuritaire, chaque personne d’un groupe devrait s’isoler complètement, se faire tester et se confiner de nouveau pour éventuellement tenir un événement. Il est aussi possible de n’avoir aucun contact pendant environ deux semaines avec le rassemblement.
Surcharge
Si plusieurs familles québécoises convergeaient vers le réseau de santé à la veille de la période des Fêtes, la pression s’accentuerait sur les travailleurs, en pleine pandémie.
«Les cliniques de dépistage sont déjà bien occupées, une augmentation importante pour dépister des gens qui veulent être rassurés pourrait engendrer des délais et ainsi nuire à ceux qui ont des symptômes», rappelle Marie-Louise Harvey.
Il y a des risques d’infection considérables lorsqu’on rassemble des enfants avec des personnes âgées. «Ils ont beaucoup de périodes de transition : l’autobus, le midi, les corridors. C’est extrêmement difficile d’être pleinement protégés à l’école», indique le professeur Benoît Mâsse.
Du côté du matériel, le gouvernement dispose actuellement de «l’approvisionnement nécessaire pour répondre aux besoins». Le personnel, quant à lui, est réaffecté selon l’afflux dans les différents centres.
«L’urgence se vide dans le temps des Fêtes – [du moins] avant la pandémie -, il y a beaucoup moins de monde et de personnel. Les gens des laboratoires ne pourront pas prendre les bouchées doubles à moins qu’il y ait de grosses éclosions», soutient M. Mâsse.
Le 11 novembre, 28 586 prélèvements ont été effectués et 27 369 analyses ont été réalisées.