La famille de Joyce Echaquan a précisé les recours qu’elle compte entreprendre pour réclamer justice: en plus d’une demande de dommages et intérêts envers l’hôpital de Joliette et d’une plainte à la commission des droits de la personne, la famille compte poursuivre l’infirmière auprès de l’Ordre des infirmières du Québec et réclame une enquête criminelle et une enquête publique sur les mauvais traitements de l’hôpital Joliette.
La famille se porte aussi comme partie intéressée auprès de l’enquête du Coroner. Enfin, les proches de Joyce interpellent François Legault sur les mesures concrètes qu’il compte entreprendre et ils demandent au premier ministre de reconnaitre l’existence du racisme systémique au Québec. Une rencontre avec M. Legault est aussi réclamée.
Accompagné du Chef de la communauté Atikamekw de Manawan, Paul-Émile Ottawa, et de leur avocat Me Jean-Francois Bertrand, la famille a notamment déclaré qu’elle comptait entreprendre tous les recours que la loi met à disposition pour que la lumière soit faite sur les circonstances douteuses qui entourent la mort de Joyce.
Le point de presse s’est tenu vendredi dans l’après-midi devant le Centre d’amitié autochtone de Lanaudière à Joliette.
Des actions concrètes
Dans une conversation avec le mari de Joyce, Carol Dubé, M. Legault a fait la promesse que de telles injustices ne se reproduiraient plus jamais dans le futur. Toutefois, Me Bertrand réclame plus que des promesses. Il veut connaître quelles actions concrètes le premier ministre et son équipe entendent prendre pour contribuer au bien-être des Premières Nations, et ce, dans les meilleurs délais possible.
L’infirmière et la préposée aux bénéficiaires que l’on peut entendre lancer des injures racistes et insensibles dans la vidéo des derniers moments précédant le décès tragique de Mme Echaquan ont déjà été congédiées. Cependant, Me Bertrand aimerait que l’infirmière en question ne puisse plus jamais exercer son métier. Pour ce faire, il compte adresser une plainte à l’Ordre des infirmières du Québec.
Grâce à l’enquête qui devrait être menée sur les mauvais traitements de l’hôpital de Joliette, la famille espère que les autres membres du personnel qui étaient présents, mais qui sont restés silencieux soient sanctionnés pour leur complicité.
Le montant d’argent réclamé à l’hôpital de Joliette dans le recours en dommages-intérêts n’a pas été révélé. L’avocat de la famille préfère recueillir davantage d’informations avant d’annoncer les chiffres exacts.
Me Bertrand a l’intention de prouver qu’un acte criminel a été commis. Ainsi, la famille pourra bénéficier du programme d’indemnisation des victimes d’actes criminels (IVAC), qui offre indemnités et services remboursables aux personnes concernées.
Par ailleurs, une plainte sera adressée à la Commission des droits de la personne pour le traitement raciste et discriminatoire dont Mme Echaquan a été victime dans les dernières heures de sa vie.
Racisme systémique au Québec
Le mari de Mme Echaquan, qui était très émotionnel et avec raison, a livré un discours dans lequel il a partagé sa tristesse et sa douleur. De plus, M. Dubé en a profité pour lancer un cri à l’aide au nom des Premières Nations. Il réclame non seulement la justice pour Joyce, mais aussi pour l’ensemble de la communauté autochtone. Le veuf de Joyce Echaquan veut que le premier ministre reconnaisse la présence du racisme systémique au Québec.
«Je suis ici pour ma femme Joyce, que j’adore, mais aussi pour ses 7 enfants qui ne la reverront plus jamais. Ce sont eux les plus grands perdants dans ça. Combien de vies humaines faudra-t-il encore que l’on perde, avant que l’on reconnaisse que le racisme systémique existe envers nous les autochtones? Je suis convaincu que ma conjointe est décédée parce que le racisme systémique a contaminé l’hôpital de Joliette et a tué ma conjointe.» -Carol Dubé, mari de Joyce Echaquan
Les funérailles de Joyce Echaquan auront lieu demain a-t-on appris dans l’après-midi.