Après la longue saga de l’exploitation pétrolière à Anticosti, Québec protégera plus de 1600 km2 du plus grand territoire insulaire de la province. De ce fait, le gouvernement de François Legault souhaite appuyer le classement de l’Île au patrimoine mondial de l’UNESCO.
La municipalité de l’Île-d’Anticosti travaille depuis 2017 pour que l’organisme onusien reconnaisse son territoire comme patrimonial, notamment en raison de la forte valeur historique de ses fossiles et de son profil géologique.
Pour donner du poids à la candidature d’Anticosti, son maire, John Pineault, demandait qu’une zone tampon protégée soit installée sur le pourtour de l’île. Dans une annonce, lundi, le ministre de l’Environnement et de la Lutte aux changements climatiques, Benoit Charette, a accédé à cette requête.
Il y a près d’un an, le discours était différent à Québec. Selon des informations colligées alors par le quotidien Le Devoir, la proposition de zone tampon avait en premier lieu été rejetée.
Selon la nouvelle cartographie gouvernementale, 28% des 7900 km2 de l’Île d’Anticosti deviendront des aires protégées. S’ajoute à cela une enveloppe de 1,2 M$ pour faire mousser la candidature de la municipalité à l’UNESCO.
«L’annonce d’aujourd’hui, elle est capitale», a indiqué le maire John Pineault, qui négocie depuis trois ans pour faire avancer ce dossier auprès de Québec. Sur Anticosti, le gouvernement Legault s’était par moment montré frileux.
L’UNESCO compte plus de 200 biens naturels classés à son patrimoine mondial. Un seul se trouve en territoire québécois: le parc national de Miguasha.
Pétrole et gaz de schiste
Reconnu pour ses réserves fossilifères, Anticosti avait éveillé l’intérêt du gouvernement québécois de Pauline Marois pour l’exploitation des gaz de schiste et de pétrole, en 2014.
Rejetée par le gouvernement suivant, l’aventure n’a jamais fait partie non plus des plans de la Coalition avenir Québec. Présent virtuellement, lundi, l’actuel ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles, Jonatan Julien, a répété qu’il n’était «pas question de revenir en arrière».
«Il n’y aura pas d’exploitation de gaz de schiste à Anticosti, ni ailleurs au Québec», a souligné l’élu.