Rentrée scolaire: pas assez de rattrapage pour les élèves en difficulté, dénoncent des organismes
Le plan «actualisé» de retour à l’école déposé lundi par le gouvernement ne contient que dix lignes sur le rattrapage pédagogique offert aux élèves, confinés au printemps et privés de plusieurs notions. Sans modification au cursus, des organismes craignent une hausse du décrochage scolaire au Québec.
Le ministre de l’Éducation Jean-François Roberge présentait lundi les grandes lignes de son plan de retour à l’école. Un plan qui précise notamment les mesures sanitaires adaptées au milieu scolaire que devront suivre élèves et enseignants.
Les mesures de rattrapage éducatif y apparaissent aussi. Dans ce programme d’une quinzaine de page, le ministère demande aux écoles de «prévoir une mise à niveau importante» à l’agenda. De potentiels ajouts de services seront abordés «ultérieurement», a indiqué M. Roberge lors d’un point de presse à la Place des Arts.
«Aujourd’hui, on arrive davantage avec des protocoles de santé-sécurité», a précisé l’élu de la Coalition avenir Québec.
«J’ai vu dans ce plan-là des mesures rassurantes du côté des mesures sanitaires. Je n’y ai pas vu de mesures rassurantes pour ce qui est de la réussite éducative», s’inquiète en entrevue avec Métro la directrice générale du Regroupement des organismes communautaires québécois de lutte au décrochage (ROCLD), Mélanie Marsolais.
Cette dernière avait envoyé vendredi une lettre au ministre Roberge pour s’assurer d’un suivi des élèves à difficulté. «La plupart de nos demandes ont été ignorées», observe-t-elle aujourd’hui.
Modifier les cours?
M. Roberge soutient qu’il y aura «des ajouts de service» pour les élèves. À l’Alliance des professeures et des professeurs de Montréal, on propose une modification au cursus.
«Évidemment, on n’aurait pas été content d’entendre qu’on ne donnera plus de cours d’art. Mais il y aurait pu y avoir un ajustement du cursus. De dire: ces éléments-là seront vus s’il reste du temps», affirme la présidente du syndicat, Catherine Beauvais-St-Pierre.
«On renvoie le fardeau sur les épaules des profs.» – Catherine Beauvais-St-Pierre, présidente de l’Alliance
Un avis partagé par le président de la Fédération autonome de l’enseignement, Sylvain Mallette. Il demande à nouveau un «rattrapage national» à trois semaines de la rentrée.