Ébranlée par des «menaces violentes», la page de dénonciations pour violences sexuelles «Les Hyènes en jupons» suspend ses activités. C’est notamment sur ce site qu’une allégation anonyme avait été lancée à l’égard du chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet.
La page Facebook avait publié mercredi dernier l’histoire alléguée d’une plaignante, dans laquelle le leader bloquiste était accusé de plusieurs méfaits sexuels. Ces présumés événements, aussi rapportés plus en détail dans le quotidien The Gazette, se seraient déroulés à la fin des années 1990, alors que Blanchet agissait encore comme agent du rockeur Éric Lapointe.
Ce dernier a lui aussi fait l’objet de dénonciations sur cette page.
C’est lundi soir que le collectif derrière les Hyènes en jupons a annoncé la suspension et de toutes ses publications Facebook, et de son site Web. Cette décision surviendrait à la suite de «menaces violentes à l’égard du collectif ou de supposées membres du collectif».
Lundi, la page Hyènes en jupons n’avait toujours pas reçu de mise en demeure ou d’avis de poursuite, a-t-elle confirmé dans son communiqué.
Blanchet moins convaincu qu’il poursuivra
À la suite de la suspension de la page, Yves-François Blanchet «sent moins la nécessité» d’aller en cour.
Interrogé sur le retrait à venir des allégations à son endroit mardi, Yves-François Blanchet a évoqué un «progrès significatif. «C’est vraisemblablement une démonstration claire que tout ça n’aurait jamais dû exister. […] Je sens moins la nécessité [de poursuivre]», a-t-il laissé tomber.
Comme cette fin de semaine, alors qu’il avait nié en bloc les allégations, il n’exclut toutefois pas des démarches judiciaires. «Pas nécessairement, mais si nécessaire», a répété à l’envi l’élu de Beloeil-Chambly.
M. Blanchet, lui, nie depuis début ces prétendus faits et gestes. Dimanche, les 32 députés de la formation souverainiste ont donné leur appui à leur chef.
Puis, le lendemain, M. Blanchet a refusé de répondre à plus de questions sur le sujet. «C’est terminé», a-t-il tonné.
Une large vague de dénonciations
La vague de dénonciations qui touche désormais le chef du Bloc québécois est née de multiples dénonciations dans le milieu du tatouage, puis dans la sphère artistique.
Parmi les noms les plus connus qui ont avoué leurs torts, on compte l’animatrice et actrice Maripier Morin, l’auteur-compositeur-interprète Bernard Adamus et le rappeur Maybe Watson.
En plus des Hyènes, plusieurs collectifs, notamment sur le Web, ont récemment fait véhiculer un tsunami d’allégations pour inconduite sexuelle. Sur Instagram, le compte «Victims Voices Montréal» avait aussi partagé un raz-de-marée d’histoires avant de fermer.