Les tours à bureaux du Québec pourront partiellement rouvrir
C’est le retour du métro, boulot, dodo, du moins pour certains travailleurs du centre-ville. Le gouvernement du Québec a donné mercredi son feu vert à une réouverture des bureaux privés, avec une capacité d’occupation maximale de 25%.
À partir de samedi, donc, tout employeur privé pourra donc rouvrir ses portes. Mais seul un quart des employés pourront se déplacer sur les lieux.
«Il s’agit d’un maximum et non d’un objectif à atteindre. Le télétravail est toujours une pratique que nous recommandons fortement», a indiqué lors d’un point de presse le ministre de l’Emploi, Jean Boulet.
Comme annoncé en début de semaine pour les lieux publics fermés, le port du masque deviendra obligatoire pour toute personne en déplacement dans les tours à bureaux du Québec.
Québec incite les employeurs à bien appliquer toutes les règles de distanciation sur leur lieu de travail. La Santé publique maintient qu’elle poursuivra ses enquêtes dans le milieu privé, si des éclosions devaient survenir, et qu’elle souhaite s’assurer d’une «ventilation adéquate».
C’est d’ailleurs chaque entreprise qui devra mettre en place son «protocole» pour le retour au travail.
Il s’agit de la plus récente annonce de déconfinement au Québec. Après une longue période de confinement, le gouvernement de François Legault a récemment donné son feu vert à la reprise des activités dans les bars, les restaurants et les sites touristiques, notamment.
Le centre-ville «toujours préoccupant»
Quoique satisfaite de la décision de Québec, la Chambre de commerce du Montréal métropolitain s’est tout de même montrée inquiète, mercredi, pour l’avenir du centre-ville de Montréal.
«Les gouvernements doivent tout mettre en œuvre pour que le centre-ville soit animé, sécuritaire, facilement accessible et attrayant pour les Montréalais et les Québécois», a affirmé dans un communiqué de presse le président et chef de la direction de l’organisme, Michel Leblanc.
La CCMM s’est maintes fois positionné en faveur d’une revitalisation du centre-ville, qui s’est vu, du jour au lendemain, abandonné par des centaines de milliers de travailleurs et de touristes.
«C’est difficile pour le centre-ville de Montréal, qui dépend essentiellement des étudiants et des travailleurs», a aussi constaté mercredi après-midi la mairesse de Montréal, Valérie Plante, lors d’une mêlée de presse sur la rue Sainte-Catherine Est. Elle a du même souffle fait part de son intérêt à ce que le gouvernement Legault en fasse plus pour «aider» les commerces et les entreprises du centre-ville, dont «la raison d’être est intimement liée à cet effet métropole».
«On ne veut pas qu’il y ait d’autres vagues d’éclosions [du coronavirus], mais il faut aussi aider ceux pour qui c’est très difficile en ce moment.» -Valérie Plante, mairesse de Montréal
L’annonce de mercredi constitue un «pas dans la bonne direction» pour les tours à bureaux du centre-ville, a quand à elle lancé la ministre responsable de la Métropole, Chantal Rouleau. «La vitalité économique des centre-villes dépend de la présence des travailleurs», a-t-elle martelé.
Une importante dette au privé
Le Québec encaisse d’importants coups financiers depuis le début de la pandémie. Une réalité qui ne touche pas que le milieu public.
Selon une étude de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI), le Québec est la deuxième province la plus endettée dans le privé depuis mars. La dette attendrait 21 G$ dans la Belle province.
D’ailleurs, selon un sondage mené début juillet par le même organisme, environ 60% des petites et moyennes entreprises du pays n’ont pas récupéré tous leurs employés.
L’annonce de la réouverture des bureaux privés aura ses avantages, plaide la FCEI. «Il s’agit d’une première étape vers la rentabilité des commerces dont les revenus dépendent essentiellement du fort achalandage des gens d’affaires, des touristes, des congressistes, des festivaliers et des étudiants», soutient l’organisme.
-Avec Zacharie Goudreault/ Métro