Ottawa avait promis qu’une annonce se profilait à l’horizon. Elle a eu lieu mardi: la Prestation canadienne d’urgence (PCU) sera rendue disponible à travers le pays pour huit semaines supplémentaires, soit jusqu’en septembre.
Le premier ministre Justin Trudeau a confirmé la nouvelle après quelques jours de tergiversation. Il s’était d’abord dit «ouvert» la semaine dernière, avant de faire allusion à une annonce future, lundi.
Depuis ses débuts, en avril, la PCU offre des sommes de 2000$ par mois aux Canadiens qui ont perdu leur emploi en raison de la pandémie de coronavirus. Elle devait prendre fin pour plusieurs au début du mois de juillet.
Selon les estimations du Directeur parlementaire du budget, la première mouture du programme d’aide devait en coûter plus de 35 G$ au gouvernement fédéral. La semaine dernière, sur les ondes du 98.5, le président du Conseil du Trésor, Jean-Yves Duclos, évaluait la facture à 43 G$.
Interrogé sur les nouveaux coûts de la PCU mardi, M. Trudeau n’a pas pu donner de chiffre précis. «On espère que ça va coûter moins, mais on va avoir des projections sous peu», a-t-il indiqué.
Le Conseil national des chômeurs et chômeuses (CNC), se réjouit de ce «second souffle». Mais c’est «un souffle court», selon son porte-parole, Pierre Céré.
«Il y a beaucoup plus de chômeurs que d’offres d’emploi actuellement», avance-t-il. Il donne en exemple les offres d’emplois comme préposés en CHSLD au Québec, qui ont reçu des dizaines de milliers de réponses.
Impacts politiques
Cette décision du gouvernement fédéral survient sur fond de remous politiques à Ottawa. La semaine dernière, les partis d’opposition ont ralenti l’adoption d’un projet de loi qui devait resserrer certaines dispositions de la PCU.
Devant le dépôt de ce projet de loi, qui devait notamment imposer d’importantes peines à ceux qui abusaient du fonds d’urgence, le Nouveau parti démocratique avait exigé une prolongation. Sinon, les perspectives d’une élection anticipée auraient grandi.
Fermeture des frontières
Le premier ministre Trudeau a par ailleurs confirmé mardi que les frontières canado-américaines resteraient fermées jusqu’au 21 juillet. La pandémie a mené au mois de mars à une interdiction de traverser pour tout voyageur «non-essentiel».
Depuis le début du mois de juin toutefois, les membres de la famille d’un Canadien ont la permission de revenir au pays.