Le refus catégorique de l’Ontario d’importer de l’hydroélectricité québécoise n’émeut pas outre-mesure. Le président-directeur général d’Hydro-Québec, Éric Martel, maintient qu’il y a «d’autres options» d’exportation profitables.
Le premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, a fermé la porte à l’offre électrique québécoise, dimanche. Malgré les efforts de vente du gouvernement québécois, le dirigeant de la province voisine priorise l’achat de réacteurs nucléaires dans un contexte de «surplus énergétique».
Pas de quoi s’alarmer, selon Éric Martel. «On a de l’espace pour deux contrats et demi, à peu près. On en a un au Massachusetts qui est pas mal attaché», a-t-il affirmé lors d’un point de presse en marge du dévoilement de son plan stratégique 2020-2024.
«On travaille sur d’autres choses présentement. Vous savez, New York, ça a été rendu public.» – Éric Martel, PDG d’Hydro-Québec
Le maire de New York, Bill de Blasio, a démontré à plusieurs reprises son intérêt à utiliser l’hydroélectricité québécoise pour alimenter la métropole américaine.
Et la page n’est pas non plus tournée avec l’Ontario, selon M. Martel. «C’est vrai que M. Ford est en surplus, mais, dans un an, deux ans, les choses peuvent évoluer, a-t-il maintenu. Un des avantages qu’on a, c’est qu’on n’a pas besoin de construire de ligne. Demain matin, sans entente de construction, on est capable de leur donner [de l’énergie].»
Dans les Maritimes?
La société d’état explore d’ailleurs d’autres avenues à l’intérieur même du Canada. «Il y a tout le Nouveau-Brunswick et les Maritimes qui réfléchissent à se décarboniser. Ils ont encore des centrales au charbon, donc il y a une pression pour remplacer ça», a soutenu M. Martel.
Signer un deuxième contrat au Massachusetts fait aussi partie des plans, selon l’homme d’affaires. La perspective d’un référendum sur le passage des lignes électriques au Maine est à considérer, poursuit-il.
«C’est important de réfléchir à ça. Il y a des institutions au Maine qui ont la responsabilité de livrer les permis dont on a besoin, a indiqué M. Martel. On n’est pas rendu là aujourd’hui, mais c’est possible qu’on soit mis face à un référendum.»
Cette possibilité n’inquiète pas le PDG de l’entreprise outre mesure.
Batterie du Nord-Est
Éric Martel a toujours l’ambition qu’Hydro-Québec mise sur l’exportation et devienne «la batterie du Nord-Est» de l’Amérique du Nord.
«C’est sûr que ça prend un réseau bien mieux intégré que ce qu’on a aujourd’hui», a-t-il convenu.
Cette possibilité passera par une bonne gestion des surplus accumulés, croit M. Martel. «On ne peut pas mettre à risque l’approvisionnement des Québécois. C’est une science qui n’est pas simple. Il faut être vigilants», a-t-il affirmé.