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Projet de loi 31: «Il faut aller plus loin», disent les pharmaciens des établissements de santé

Un comptoir de médicaments dans une pharmacie

Alors que les organisations représentant les pharmaciens ont accueilli avec enthousiasme le projet de loi 31, leur permettant d’avoir «plus de pouvoirs», l’Association des pharmaciens des établissements de santé du Québec (APES) n’est pas du même avis. Elle demande que le projet de loi fasse bénéficier tous les patients, et non seulement ceux qui se trouvent en première ligne.

«On salue le projet de loi 31. C’est une avancée intéressante, notamment pour les gens qui ont besoin de services en première ligne, mais cela dit, on y voit aussi une opportunité pour accroître l’autonomie des pharmaciens en établissements de santé», a expliqué à Métro le président de l’APES, François Paradis.

Conscient que l’enjeu de la vaccination – le point central du projet de loi 31 – est une question qui devait être «adressée rapidement», M. Paradis souhaite que cette avancée législative permette d’en faire bénéficier tous les patients.

Il estime qu’au Québec, à l’heure actuelle, les patients de deuxième et troisième lignes pourraient également avoir accès à des services de proximité «de meilleure qualité et surtout plus efficients».

«Il faut saisir l’opportunité donnée par le dépôt du projet de loi pour aller plus loin.» -François Paradis, président de l’APES

Lourdeur administrative
Au centre de ses revendications, l’APES somme aussi Québec de permette aux pharmaciens travaillant dans le réseau hospitalier et les CHSLD, d’initier et de cesser la prescription de médicaments.

L’exemple d’un patient traité pour chimiothérapie est très fort, d’après Paradis, le pharmacien ayant alors un protocole pour lui ajuster le médicament et s’assurer du dosage. Or, dans le cas où le patient aurait des nausées liées au traitement, il ne peut pas ajuster la dose ou même ajouter un autre médicament.

En ce moment, dans le cadre légal dit que le pharmacien doit alors passer par une ordonnance collective. Celles-ci sont rédigées par les pharmaciens en collaboration avec les médecins, puis elles doivent ensuite être acceptées, ce qui entraîne un délai «fastidieux» pendant lequel «les pharmaciens ne sont pas au soin du patient».

Dans un contexte où l’ordonnance collective serait évitée, cela permettrait d’alléger la lourdeur des tâches administratives, et, ultimement, de passer plus de temps avec les patients.

«Pour nous, quand on parle de plus d’autonomie et de pouvoir pour les pharmaciens, c’est ce volet des soins pharmaceutiques. Ça nous permettrait d’agir plus vite, plus directement, de manière plus fluide», a-t-il illustré.

L’A.P.E.S. demande aussi de pouvoir ajuster la médication sur la base des cibles thérapeutiques établies dans la littérature scientifique plutôt que devoir se tourner vers les médecins pour obtenir les cibles à atteindre.

Même s’il a évoqué avoir déjà fait part des arguments de l’APES à la ministre de la Santé et des Services sociaux, Danielle McCann, M. Paradis a ajouté qu’il continuera «à faire des représentations auprès du gouvernement». «On veut vraiment que tous les patients, pas juste ceux en première ligne, puissent en tirer des bénéfices», a-t-il martelé.

Les pharmaciens en établissements de santé du Québec représentent 17% de l’ensemble des pharmaciens de la province.

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