Manger selon le nouveau Guide alimentaire canadien coûterait moins cher, selon une étude
Le nouveau Guide alimentaire canadien permettra de réaliser 7% d’économies sur le panier d’épicerie. Même si la moitié des Canadiens reconnaissent son importance, il est toutefois relativement peu consulté.
C’est ce qui ressort des données préliminaires d’une étude qui sera présentée jeudi par des chercheurs des universités Dalhousie et Guelph, qui ont sondé un échantillon représentatif de 1017 Canadiens en février 2019. La marge d’erreur se situe à 3%, soit 19 fois sur 20.
Selon leurs résultats, 74% des personnes sondées savent qu’une nouvelle version du Guide alimentaire canadien a été publiée et «49% estiment qu’il s’agit d’un document important qui influence les choix alimentaires».
Toutefois, quand il s’agit d’obtenir des conseils nutritionnels, les Canadiens n’utiliseront le guide que dans 7,9% des cas, soit après avoir consulté la famille ou les amis (19,7%), effectué une recherche générale (18,9%), surfé sur les médias sociaux (10,7%), parcouru des livres et des magazines et regardé la télévision.
«Actuellement, les jeunes font plus confiance aux conseils culinaires de stars comme Gwyneth Paltrow qu’à ceux du Guide alimentaire canadien» – Sylvain Charlebois, professeur à la Faculté de management et d’agriculture de l’Université Dalhousie.
Parmi les raisons invoquées pour ne pas utiliser le guide, les Canadiens invoquent le fait que les recommandations demandent trop de temps à appliquer (9,5%), ne répondent pas à leurs besoins alimentaires (10,2%), à leurs goûts (20,2%), ou que les recommandations coûtent trop cher à appliquer (26,5%).
Pour mettre à l’épreuve ce dernier argument, les chercheurs ont calculé combien il en coûtait aujourd’hui pour réaliser quatre plats en suivant les recommandations de l’ancienne version du guide (2007) par rapport à la nouvelle. Dans celle-ci, qui a été présentée au mois de janvier, la viande et les produits laitiers occupent moins de place, au profit d’une alimentation plus végétale.
De leurs calculs, il ressort que «le coût alimentaire pour une famille de quatre personnes qui décidait en mai 2018 de changer les types d’aliments et les proportions suggérées dans le guide alimentaire de 2007 pour passer aux recommandations du guide de 2019, diminuerait de 6,8% (1,98$ par jour).
Si les chercheurs concluent que le nouveau Guide alimentaire canadien «assure une meilleure sécurité alimentaire aux Canadiens», ils préviennent que si la croissance du prix des fruits et légumes se maintient et finit par dépasser celle de la viande, «le nouveau guide alimentaire pourrait coûter plus cher que l’ancien à partir de 2021». L’un des auteurs, le Sylvain Charlebois, professeur à la Faculté de management et d’agriculture de l’Université Dalhousie aimerait que «l’agriculture canadienne soit plus diversifiée afin d’être moins dépendante des aléas du marché».
Même si l’étude ne fait aucune recommandation, M. Charlebois croit aussi que «Santé Canada a du travail à faire dans son approche afin de rendre le guide plus accessible et moins élitiste».