À dix députés, QS dit être l'opposition officielle
MONTRÉAL — Au lendemain de l’élection de dix députés solidaires, les porte-parole du parti prétendent qu’ils représentent la «véritable» opposition officielle à Québec.
En conférence de presse à Montréal, mardi après-midi, Manon Massé et Gabriel Nadeau-Dubois ont déclaré qu’avec un gouvernement caquiste et une opposition libérale «interchangeables», c’est Québec solidaire (QS) qui jouera le rôle de l’opposition officielle à l’Assemblée nationale.
«Des fois, j’ai le sentiment que sur certains dossiers, malgré le fait qu’on avait trois députés, on était la réelle opposition», a laissé tomber la co-porte-parole de Québec solidaire, Manon Massé.
«À dix à l’Assemblée nationale, je pense que ça va rocker!»
Le parti de gauche n’avait que trois députés à l’Assemblée nationale avant les élections, et lundi soir, il a réussi à plus que tripler son nombre de députés et à doubler son pourcentage de votes.
En termes de sièges, QS a toutefois profité de la distorsion du mode de scrutin puisqu’il a obtenu plus de circonscriptions que le Parti québécois (PQ), mais avec un moindre de pourcentage de votes.
Mme Massé estime toutefois que c’est davantage QS que le PQ qui, avec la qualité de ses élus, pourra agir comme opposition officielle au cours des quatre prochaines années.
«Les gens que nous avons élus, c’est une équipe qui va être forte et dans ce sens-là, je pense que c’est clair que nous serons l’opposition officielle», a-t-elle martelé.
Un «incontournable»
Gabriel Nadeau-Dubois a par ailleurs réitéré que ces élections avaient démontré que Québec solidaire n’était pas un «accident de parcours», qui ne doit pas être simplement vu comme «le petit frère» du PQ. Selon lui, QS est désormais «incontournable» et peut aspirer à gouverner aux prochaines élections.
«On a une offre politique différente, on incarne quelque chose de différent en politique québécoise et ça ne se réduit pas à des vases communicants avec le Parti québécois», a-t-il soutenu.
«Je pense qu’il faut tourner cette page-là, changer de cadre d’analyse quand on parle de Québec solidaire.»
Alors que des partis fédéralistes et plus à droite de l’échiquier politique forment la grande majorité des élus à l’Assemblée nationale, les porte-parole n’ont pas fermé la porte à débattre à nouveau de possibles alliances avec le PQ, ce que les membres de QS avaient rejeté l’an dernier.
«Il n’y a jamais eu de porte fermée», a indiqué Mme Massé.
«Nous travaillons avec tout le monde qui veut faire des propositions, marcher dans le sens du bien commun, dans le sens de prendre soin des gens, dans le sens de s’assurer de prendre le virage nécessaire pour les changements climatiques.»
En plus d’augmenter son nombre de députés à Montréal, QS est parvenu à faire élire deux candidats à Québec, ainsi qu’une candidate à Rouyn-Noranda, en Abitibi.
Le parti a aussi terminé deuxième dans plusieurs circonscriptions, alors que le PQ a souvent dû se contenter de troisièmes et quatrièmes places dans des régions où il était historiquement compétitif.
Mais les gains de QS ont aussi été réalisés au détriment de deux ministres libéraux: Luc Fortin et Luc Blanchette ont été respectivement défaits dans Sherbrooke et Rouyn-Noranda–Témiscamingue.
—-
Les élus de Québec solidaire:
Montréal:
– Manon Massé, Sainte-Marie–Saint-Jacques
– Gabriel Nadeau-Dubois, Gouin
– Andrés Fontecilla, Laurier-Dorion
– Ruba Ghazal, Mercier
– Alexandre Leduc, Hochelaga-Maisonneuve
– Vincent Marissal, Rosemont
Estrie:
– Christine Labrie, Sherbrooke
Québec:
– Catherine Dorion, Taschereau
– Sol Zanetti, Jean-Lesage
Abitibi:
– Émilise Lessard-Therrien, Rouyn-Noranda–Témiscamingue