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La STL multiplie les tests avec des bus électriques

Photo: Mario Beauregard/Métro

La Société de transport de Laval (STL) se prépare en vue de l’électrification de sa flotte de bus en testant le plus de véhicules électriques possible.

«On espère que, d’ici trois ou quatre ans, on commencera à introduire cette technologie [électrique], a affirmé le directeur général de la STL, Guy Picard, lors d’une visite de Métro cette semaine au siège social de la société paramunicipale lavalloise.

Trois bus 100 % électriques, dont un midibus de huit mètres, ont déjà été testés par la STL. Celle-ci souhaite maintenant faire l’essai d’un bus hybride rechargeable, dont le système de propulsion fonctionne au diesel lorsque les piles électriques sont déchargées, et même d’un autobus autonome. Des discussions sont en cours avec des fabricants.

«Plus on teste, plus on est capable de voir comment [les bus électriques] fonctionnent. On veut essayer d’influencer les fabricants. On ne veut pas qu’un fabricant arrive avec sa solution qu’il croit intéressante. Si ce n’est pas de cela qu’on a besoin, on ne va pas acheter cela.» –Guy Picard, directeur général de la STL

Le poids des batteries, le temps de recharge et l’autonomie des bus électriques sont autant de caractéristiques que doit évaluer la STL pour envisager l’acquisition de bus électriques.

«Les autobus ne sont pas discriminés en fonction des lignes, a expliqué le directeur de l’entretien et de l’ingénierie de la STL, Sylvain Boucher. Ils se promènent un peu partout en fonction des besoins. Nécessairement, la notion d’autonomie entre en ligne de compte. Il va falloir adapter certaines choses en fonction des contraintes.»

A priori, la STL croit que sa flotte pourrait être composée de bus 100 % électriques, de bus hybrides rechargeables et de bus hybrides, qui consomment 30 % moins de carburant qu’un autobus roulant au diesel. Pour avoir une idée de ce à quoi pourrait ressembler sa flotte de bus électriques, elle sera épaulée par la société de gestion et d’acquisition de véhicules de transport Gestion AVT, qui réalisera au cours des 18 prochains mois une étude sur les bus électriques qui pourraient rouler sur le territoire des neuf grandes sociétés de transport du Québec.

En attendant de connaître la composition optimale de sa flotte électrifiée, elle regarde ce qui se fait à l’étranger, notamment à Paris, où les autorités veulent seulement des bus roulant à l’électricité ou au biogaz d’ici 2025, et elle envisage l’installation de bornes de recharge électrique dans ses garages, notamment dans le nouveau qu’elle veut construire à proximité de son siège social.

Depuis 2013, un bus 100 % électrique sillonne l’île Jésus. Conçu par l’entreprise DesignLine, il peut parcourir 120 km sans devoir revenir au garage de la STL, et la durée de recharge oscille entre huit et neuf heures.

«L’avantage d’avoir acquis ce premier [bus électrique], c’est qu’on a eu suffisamment de temps pour l’essayer et faire des comparaisons avec les nouveaux autobus», a expliqué M. Boucher.

La STL a estimé que son premier bus électrique ne pourrait remplacer que 20 % de ses bus en raison de ses contraintes de recharge et de son autonomie limitée. Ce pourcentage pourrait grimper à 50 % avec le bus électrique qu’elle a testé l’été dernier et qui a été produit par l’entreprise chinoise Build Your Dreams (BYD). Cet autobus peut rouler sur 330 km après une recharge de moins de cinq heures.

Même s’il ne répond pas actuellement à ses besoins, la STL a mis à l’essai l’automne dernier un midibus électrique, qui a aussi été fabriqué par BYD. D’une longueur de seulement 8 m, il a une autonomie de 210 km après deux heures de recharge.

«On est en train de regarder comment on pourrait faire du transport à la demande, a dit M. Picard. Par exemple, des gens appelleraient pour nous dire qu’ils veulent aller à tel endroit et on adapterait le service en fonction de la demande. Peut-être qu’on pourrait avoir besoin d’un plus petit véhicule.»

Pas de flotte 100% électrique

Si la STL a beaucoup d’ambitions à propos de l’électrification de sa flotte de bus, elle voit mal pour le moment comment elle pourrait être 100 % électrique.

«Qu’est-ce qui arrive quand il y a une tempête de neige et que nos autobus sont pris? a demandé M. Picard. Au bout d’un certain temps, la pile s’épuise et l’autobus reste pris. Il ne peut plus revenir au garage. Il faut aller le chercher avec une remorqueuse.»

Les changements climatiques faisant en sorte que les pannes d’électricité sont plus fréquentes, une flotte composée seulement de bus électriques représente d’autant plus un «danger opérationnel», d’après le directeur général de la STL.

Des tests à l’automne

L’automne prochain, la Société de transport de Montréal (STM) mettra à l’essai trois bus entièrement électriques, conçus par Nova Bus.

La ligne 36-Monk a déjà été choisie comme terrain d’expérimentation. Les deux bornes de recharge se trouveront au square Victoria et au terminus Angrignon.

Dès le mois de mars 2017, et ce, pour une période de trois ans, ces bus seront mis en service. Les usagers pourront donc faire l’essai de ces véhicules.

Le coût de ce projet, intitulé Cité Mobilité, s’élèvera à 16,9 M$. Près de 11,9 M$ de ce montant seront assumés par Québec.

C’est le deuxième type de bus 100 % électrique que testera la STM. En 2013, un autobus électrique de l’entreprise chinoise BYD avait circulé dans l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville

La STM s’est donné comme objectif d’acheter seulement des bus électriques d’ici 2025 si la technologie est prête.

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