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Baisse d’achalandage de 1% à la STM

L'escalier qui fait le lien entre les quais Angrignon et Côte-Vertu, à la station de métro Berri-UQAM, avant les travaux Photo: Archives | Chantal Levesque/Métro

L’achalandage dans les réseaux de bus et du métro de Montréal a diminué de moins de 1% en 2015 par rapport à l’année précédente, indique le rapport annuel de la Société de transport de Montréal (STM) publié jeudi.

Pas moins de 413,3 millions de déplacements ont été dénombrés dans les réseaux montréalais de transport en commun en 2015, contre 417,2 millions de déplacements en 2014, ce qui représente une différence de 0,9%.

«C’est préoccupant, a admis le président de la STM, Philippe Schnobb, qui a davantage parlé de «stabilisation» que de diminution. On s’est posé la question tout le long de l’année. Ailleurs dans la région, le même phénomène se produit. J’ai posé la question à nos collègues des grandes villes, Toronto et Vancouver. Tout le monde vit la même situation.»

À Toronto, pendant la même période, l’achalandage a crû de 0,5% alors qu’à Vancouver, il a reculé de 0,2%.

«Quand on regarde les dix dernières années, il y a quand même une hausse considérable de la clientèle. On ne tire pas de conclusions négatives», a ajouté M. Schnobb. Ce dernier a fait savoir que pour les deux premiers mois de l’année 2016, la tendance s’avérait plus positive.

En plus de la situation économique, la multiplicité des modes de transport serait notamment en cause, d’après le président de la STM, en évoquant les vélos en libre-service et l’autopartage.

«Il faut tenir compte de ces partenaires de la mobilité durable pas comme des compétiteurs, a-t-il dit. Ces gens qui prennent un BIXI ou une voiture en libre-service au lieu de l’autobus, ils contribuent à la mobilité durable. Ils ne se sont pas acheté une automobile.»

Le secrétaire général de l’Union internationale des transports publics, Alain Flausch, qui était de passage à Montréal à l’initiative du Conseil des relations internationales de Montréal, croit aussi que ces initiatives qui visent à révolutionner les façons de se déplacer sont appelées à compléter les services publics de transport en commun, mais ceux-ci demeurent selon lui «la solution de base» dans laquelle il faut investir en priorité.

Les nouveaux services peuvent s’avérer une solution pour le premier-dernier kilomètre ou même encourager des automobilistes à délaisser leur voiture, d’après M. Flausch. Ce dernier a encouragé les sociétés de transport à convenir de partenariat avec ces entreprises émergeantes et à faire preuve d’audace.

La STM tentera d’en savoir plus sur transfert de ses usagers vers d’autres modes de transport durable au cours de la prochaine année et inclura des orientations à ce sujet dans son prochain plan stratégique.



Le manque d’investissements en cause

Si l’achalandage a diminué dans les réseaux de bus et du métro de la Société de transport de Montréal, c’est qu’il n’y a pas eu assez d’investissements, clame Projet Montréal.

Son chef, Luc Ferrandez, a donné comme exemple des villes New York, Chicago et Atlanta, qui ont injecté de l’argent dans leur réseau de transport en commun et qui ont vu l’achalandage croître de plusieurs points de pourcentage.

«Partout où il y a de la croissance [dans l’achalandage des réseaux de transport en commun], il y a eu de l’investissement, a résumé le chef de l’opposition officielle. Partout où il y a eu de la décroissance, il y a eu un laisser-aller.»

«La STM a besoin d’une voix. M. Schnobb agit comme un paravent qui empêche la STM de s’exprimer. Si la STM avait plus de liberté, elle pourrait identifier les problèmes qu’il faut régler pour faire avancer les transports en commun.» -Luc Ferrandez, le chef de Projet Montréal, qui a réclamé la démission du président de la STM, Philippe Schnobb

Projet Montréal a réfuté du même coup les arguments avancés par le président de la STM, Philippe Schnobb, pour expliquer la diminution de l’achalandage de 0,9% de 2014 à 2015. La situation économique, l’essor de nouveaux modes de transport et l’hiver rigoureux auraient été en cause, selon lui.

«Si les gens ont moins d’argent pour prendre le transport en commun, comment ça se fait qu’ils ont eu plus d’argent pour acheter des voitures et louer des véhicules en libre-service. Dans les deux cas, ça coûte deux fois plus cher que le transport en commun», a répliqué Luc Ferrandez.

Pour ce qui est des conditions climatiques, le chef de Projet Montréal a souligné que l’hiver de l’année 2014 a été plus frisquet que celui de l’année suivante.

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