La vocation d’espace vert du golf Meadowbrook est sur le point d’être confirmée.
Le comité exécutif de la Ville de Montréal doit se pencher mercredi sur le schéma d’aménagement et de développement de l’agglomération de Montréal, qui vise à définir les grandes orientations au sujet de l’organisation du territoire. Celui-ci, dans sa première mouture présentée cet automne, désignait la partie du golf de Meadowbrook qui se trouve dans l’arrondissement de Lachine comme étant un espace ayant «une dominance résidentielle». L’autre portion du golf, qui est située dans la ville de Côte-Saint-Luc, est zonée espace vert depuis 2000.
Or, une nouvelle version du schéma, que Métro a pu consulter, montre que l’ensemble du terrain de golf est considéré comme étant «un grand espace vert ou de récréation».
C’était d’ailleurs l’une des 53 recommandations de la Commission sur le schéma d’aménagement et de développement de Montréal, qui a recueilli les commentaires des citoyens et des groupes au cours de l’automne. Elle justifiait cette recommandation en mentionnant que la portion du golf de Meadowbrook qui se trouve dans Côte-Saint-Luc a déjà une vocation d’espace vert et que l’Office de consultation publique de Montréal a suggéré à deux reprises de protéger le terrain de golf du développement immobilier.
«[Cette modification] envoie un signal clair au sujet du golf», a dit le conseiller d’Hochelaga, Éric Alan Caldwell, qui a siégé à la Commission sur le schéma d’aménagement et de développement de Montréal. Ce dernier a indiqué que le golf de Meadowbrook est le sujet qui a suscité le plus d’interventions de citoyens devant la commission pendant la consultation publique de l’automne.
D’après M. Caldwell, si le comité exécutif adopte la nouvelle version du schéma d’aménagement, les promoteurs devront faire preuve de patience puisque les modifications réglementaires risquent d’être très difficiles à obtenir.
Le terrain de golf de Meadowbrook appartient depuis 2006 au Groupe Pacific. Le promoteur souhaitait construire plus de 1500 unités d’habitation. Des discussions avaient été entamées avec la Ville, mais elles n’ont mené à rien. Les élus et les fonctionnaires ont finalement décidé de ne pas permettre de développement immobilier, car les coûts de construction des infrastructures municipales s’élevaient à plus de 160M$, selon des documents de la Ville de Montréal.
Le Groupe Pacific a répliqué l’an dernier avec une poursuite judiciaire de 44M$ contre la Ville de Montréal. Depuis le début des années 2000, la Ville de Côte-Saint-Luc est aussi poursuivie pour 20M$ parce qu’elle a empêché le développement immobilier dans sa portion du golf de Meadowbrook en modifiant le zonage en 2000.
«Si [le comité exécutif] accepte [la nouvelle version du schéma], on sera renforcés dans notre position parce que ça voudra dire que l’agglomération appuie la reconnaissance de cet espace vert», a dit la conseillère de Côte-Saint-Luc, Dina Berku.
Les Amis du parc Meadowbrook étaient aussi très heureux à l’idée que l’ensemble du site soit considéré comme un espace vert. Selon eux, cette désignation est nécessaire, car le golf se trouve à proximité du chemin de fer ainsi que du centre d’entretien de l’Agence métropolitaine de transport et d’une cour de triage du Canadien Pacific. Des tours à condos n’ont aucune raison d’être dans le secteur, ont-ils indiqué dans un échange de courriels.
Sur le site
Le golf de Meadowbrook couvre 57 hectares. Une partie se trouve dans l’arrondissement Lachine et l’autre, dans la ville de Côte-Saint-Luc.
- Mis à part le Club de golf qui y est exploité, plusieurs animaux s’y réfugient, tels que des renards, des lièvres et des oiseaux migrateurs, d’après les Amis du parc Meadowbrook.
- Deux branches du ruisseau Petit-Saint-Pierre y coulent sur le golf et de nombreux arbres centenaires s’y élèvent.