Montréal

D’autres élus corroborent les prête-noms au PRO

Cinq conseillers municipaux sont venus corroborer mardi, à la commission Charbonneau, le système de prête-noms mis en place au parti PRO des Lavallois.

La conseillère Ginette Legault Bernier, élue depuis 1997, a expliqué avoir participé à ce système parce qu’elle faisait confiance à l’agent officiel du parti, Jean Bertrand, et qu’elle pensait avoir droit à une contribution additionnelle pour son «bon travail sur le terrain».

Mme Legault Bernier a affirmé que jamais elle n’a remboursé ses proches qui ont donné au parti et qu’elle utilisait l’argent comptant pour certaines dépenses sur le terrain.

Jocelyne Guertin, conseillère municipale depuis 1993 et membre du comité exécutif depuis mars 1996, a pour sa part entamé son témoignage de la même manière que son collègue Basile Angelopoulos, en doutant des données du Directeur général des élections (DGE), puisqu’elle ne se rappelait pas avoir donné et qu’elle n’a trouvé aucune trace dans ses déclarations fiscales.

Elle a par ailleurs raconté que, dès les années 2000, l’agent officiel du parti de l’ex-maire Vaillancourt venait lui demander de trouver des prête-noms pour blanchir de l’argent comptant. Et si M. Bertrand ne demandait pas de contributions, Mme Guertin ne donnait pas.

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«J’ai présumé qu’il devait avoir une latitude pour le faire, a-t-il dit. Je me suis fiée à lui parce que ma confiance reposait sur lui parce que c’était un avocat et c’était l’argent du parti. J’ai commis un grand impair.»

Même son de cloche pour le conseiller municipal et vice-président du comité exécutif de la Ville de Laval, Basile Angelopoulos, qui a indiqué à demi-mot qu’il ne donnait au parti PRO des Lavallois que si l’agent officiel Jean Bertrand lui demandait.

M. Angelopoulos, avocat de formation, a finalement avoué qu’il était illégal d’avoir servi de prête-noms. Il s’est toutefois défendu d’avoir agi illégalement en demandant des déductions fiscales pour des dons en 2001, 2002, 2004, 2007, indiquant que c’était pour d’autres dons non comptabilisés par le Directeur général des élections (DGE).

«Si les dons ne sont pas comptabilisés par le DGE, c’est qu’il n’était pas déductible», lui a rappelé le commissaire Renaud Lachance.

M. Angelopoulos, qui était pressenti pour remplacer l’ex-maire Vaillancourt, a finalement expliqué avoir décliné l’offre puisque sa charge de travail n’était pas comptable avec le poste de maire.

«Je n’ai jamais sollicité de conseils auprès de M. Vaillancourt. Je n’ai pas initié d’appel avec M. Vaillancourt après sa démission», a-t-il dit.

Lundi, Richard Goyer et Benoit Fradet avait aussi confirmé le stratagème.

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