Alors que le maire par intérim de Laval, Alexandre Duplessis, a refusé de commenter les allégations formulées par le témoin Jean Bertrand devant la commission Charbonneau, l’opposition lavalloise a réagi jeudi, allant jusqu’à demander au gouvernement du Québec de mettre en tutelle la Ville de Laval.
Selon le Mouvement lavallois, le conseil n’a plus la légitimité nécessaire pour continuer d’administrer la troisième ville québécoise en importance. Il remet en cause la légitimité des actuels élus de Laval de siéger au conseil municipal.
«Ayant lui-même servi de prête-nom au parti sous la bannière duquel il a été élu, Alexandre Duplessis n’a pas plus de légitimité qu’en avait Gérald Tremblay au moment où il a démissionné de son poste», a indiqué le porte-parole du Mouvement lavallois, Marc Demers.
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Le chef du Parti au service du citoyen, Robert Bordeleau, a pour sa part rappelé que «cela demeure des allégations et qu’il vaut mieux attendre des preuves plus conséquentes».
Il a précisé toutefois que M. Duplessis était le dauphin du maire Vaillancourt depuis près de sept ans et qu’il ne pouvait «pas ne pas savoir». Selon lui, au moins encore une vingtaine d’arrestations devraient suivre à Laval, concernant notamment des élus anciens et actuels.
Alexandre Duplessis a refusé de s’adresser aux médias. Par communiqué, il a indiqué qu’il prenait acte des allégations formulées par Me Bertrand devant la commission Charbonneau. Il a ajouté que tous les élus de Laval collaborent avec l’Unité permanente anticorruption.
À Québec, le ministre des Affaires municipales, Sylvain Gaudreault, n’a pas voulu commenter le dossier.
«M. Duplessis devra s’expliquer aux Lavallois», a indiqué son attaché de presse.
Avec Mathias Marchal et Marie-Eve Shaffer